Sénégal: lancement du port en eau profonde de Ndayane, pour un investissement global de 1,8 milliard de dollars

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Le 02/01/2022 à 16h11, mis à jour le 02/01/2022 à 16h13

Le Sénégal va procéder le lundi 3 janvier 2022, au lancement de son port en eau profonde à Ndayane. Cet ambitieux projet, piloté par l'émirati Dubaï Ports World (DP World) et équipé d’une Zone économique spéciale, s’étendra sur 1.200 hectares et coûtera, en tout, 1,8 milliard de dollars.

Après le Togo, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigéria, le Sénégal aussi va s'équiper d’un important port en eau profonde. La cérémonie de la pose de la première pierre par le président Macky Sall, pour la construction de cet ambitieux projet, doit avoir lieu demain, lundi 3 janvier 22 à Ndayane, un village situé sur la Petite-Côte, à 50 km au sud de Dakar.

C’est l’Emirati Dubaï DP World, filiale de Dubaï World, société de participation appartenant au gouvernement de Dubaï et troisième exploitant portuaire mondial, qui est le partenaire stratégique de cet important projet, avec l’Etat du Sénégal, qui détient 40% du projet. DP World est déjà présent au Sénégal depuis 2008, en tant que concessionnaire du terminal à conteneurs du Port autonome de Dakar.

La réalisation de ce complexe portuaire multifonctionnel, qui s'étend sur 1.200 hectares et les autres investissements qui lui sont liés va nécessiter un investissement estimé à environ 1.000 milliards de francs CFA, soit environ 1,8 milliard de dollars.

La première phase portera, entre autres, sur l’aménagement d’un terminal à conteneurs, qui disposera d’un quai de 3 km et d'un parc de 300 hectares à conteneurs, un chenal maritime de 5 km et la construction d’un quai de 840 mètres.

Avec un tirant d’eau de 20 mètres, ce futur grand port permettra d’accueillir les navires à fort tirant d’eau de dernière génération tels les post-Panamax et les navires de 366 mètres de longs. Cette phase va nécessiter un investissement estimé à 837 millions de dollars.

Quant à la deuxième phase, elle va nécessiter un investissement de 290 millions de dollars, et concerne la construction d’un second quai de 410 mètres et le dragage supplémentaire du chenal d’accès, pour accueiullir des navires de 400 mètres.

Les investissements restants serviront au développement d’une Zone économique spéciale (ZES) de 300 hectares, des raccordements du port de Ndayane au Port autonome de Dakar (route et chemin de fer) et aux réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires du pays et de la sous-région, ainsi qu'à d’autres infrastructures adjacentes.

La ZES devrait contribuer à attirer des investisseurs étrangers au Sénégal. Une fois terminé, ce futur port multi-dimensionnel sera le plus grand port de la région Afrique de l’Ouest, selon ses initiateurs.

Ce nouveau port va permettre de soutenir la croissance continue du trafic du port de Dakar, qui traite actuellement 95% du volume des échanges commerciaux du pays, 80% des hydrocarbures et 65% du trafic portuaire vers le Mali.

La construction de ce complexe portuaire multi-dimensionnel va raviver la guerre des ports en eau profonde en Afrique de l’Ouest, en permettant à certains pays côtiers d’être plus compétitifs, pour assurer l’approvisionnement des marchandises vers les pays de l’Interland, comme le Mali, dont une bonne partie des échanges extérieurs passe par le port de Dakar, mais aussi vers d’autres pays de la région, dans lesquels certains grands bateaux ne peuvent accoster.

De plus, le port en projet, une fois terminé, permettra de désengorger celui de Dakar et surtout de décongestionner la capitale sénégalaise, qui étouffe actuellement à cause des va-et-vient des camions évacuant les marchandises et conteneurs du port de la capitale sénégalaise. 

Par Kofi Gabriel
Le 02/01/2022 à 16h11, mis à jour le 02/01/2022 à 16h13