La bataille de 2019 semble être engagée. En effet, l’opposition vient de mettre en place le Front pour la défense du Sénégal (FDS)/Manko Wattu Senegaal composé des principaux partis de l’opposition (Rewmi, de l’ancien premier ministre Idrissa Seck, le Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade ou encore du Grand parti de Malick Gakou) pour mettre fin aux «dérives» du régime de Macky Sall. Première étape pour déloger Macky Sall du Palais de l’avenue Roume, objectif affiché par ces opposants, organiser une marche nationale et internationale le 14 octobre à Dakar et dans les autres villes pour dénoncer la «dictature debout» instaurée par le président sénégalais.
«Nous avons tous oublié nos convictions politiques pour nous unir pour l’intérêt national parce que la personne qui occupe le Palais présentement a déclaré que l’opposition sénégalaise ne fera rien, qu’elle ne peut pas l’inquiéter. Elle (cette personne, c’est-à-dire Macky Sall) se trompe lourdement», a averti Mamadou Mouth Bane, porte-parole lors de la réunion du FDS d’hier.
Ces opposants accusent Macky Sall et sa famille d’avoir «pillé» les ressources du pays. «Aujourd’hui, nos ressources naturelles sont pillées par une famille (allusion au frère du président Aliou Sall). La justice est devenue un instrument politique contre les opposants», ajoute le porte-parole du FDS, dénonçant «une véritable dictature debout qui s’est installée dans la République du Sénégal».
Des accusations accueillies entre mépris du côté du pouvoir. «L’opposition n’est pas un adversaire de taille», a ainsi réagi le député Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, brocardant un «conglomérat d’opposants sans vision».
Face à cette nouvelle bataille qui s’annonce, Macky Sall peut toujours compter sur ses alliés socialistes. En tout cas ce qui en reste. «Les manœuvres de l’opposition pour susciter une contestation ne passeront pas», avertit Me Moussa Bocar Thiam, porte-parole adjoint du Parti socialiste (PS).