En plus d’être compétent, un fonctionnaire doit avoir une attitude irréprochable. Telle est la conviction des autorités sénégalaises qui, pour «moraliser» l’activité des agents publics, sont en train d’apporter la dernière touche à un code de déontologie de la Fonction publique.
Ce document d’une quarantaine d’articles se veut «un socle de valeurs communes de référence» telles que la probité, la loyauté, l’humilité, le respect et la courtoisie, que les agents de l’administration devront porter en bandoulière.
L’avant-projet de loi de ce code de déontologie générale des agents publics a fait, hier, l’objet d’échanges entre l’autorité de tutelle (le ministère de la Fonction publique) et les représentants des organisations syndicales. En effet, comme l’explique Viviane Laure Bampassy, la ministre de la Fonction publique, de la rationalisation des effectifs et du renouveau du service public, l’exercice ne peut être pertinent "que si les agents publics y prennent part du début à la fin".
Cependant, ce code de déontologie ne constituera pas une obligation stricte pour les fonctionnaires, précise la ministre. Autrement dit, ce ne sera ni le Coran ni la Bible des agents publics, mais simplement un recueil de l’ensemble des principes et valeurs qui sont déjà disséminés dans les textes régissant déjà la Fonction publique mais sur une base minimale.
L’objectif final est de rétablir la confiance entre l’administration, les agents publics et les usagers pour plus d’efficacité du service public.
Une fois adopté par les députés, ce code de déontologie sera complété par d’autres «mesures fortes», indique la ministre. Il s’agira, entre autres, de l’élaboration d’un nouveau droit de la fonction publique, l’adoption d’une charte qualité par les départements ministériels, la valorisation des compétences et l’amélioration de la productivité des agents de l’Etat.
Mais comme l’a dit un syndicaliste, lors de la rencontre d’hier, ces bonnes pratiques ne doivent pas seulement cibler les agents de la Fonction publique, mais aussi les… politiciens car, dit-il, les Sénégalais sont «victimes des pratiques politiciennes»!