Sénégal: le nouveau Khalife des Tidjanes met en garde Macky Sall et les politiques

Le franc parler du nouveau Khalife des Tidjanes a parlé, dés sa toute première sortie

Le franc parler du nouveau Khalife des Tidjanes a parlé, dés sa toute première sortie. DR/

Le 21/03/2017 à 09h57, mis à jour le 21/03/2017 à 09h58

Inquiet du climat de tension qui règne au sein de la classe politique sénégalaise, le tout nouveau Khalife général des Tidjanes Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine recadre Macky Sall et les leaders des partis avant que le Sénégal ne s'embrase.

Depuis le rappel à Dieu de Serigne Cheikh Tijane Sy, «Al Makhtoum», Tivaouane, l'une des capitales des Tidjanes sénégalais, ne désemplit pas. Fidèles, sympathisants et chefs de partis politiques convergent vers la ville sainte. Recevant, le samedi 18 mars, Idrissa Seck, président du parti «Rewmi», venu présenter ses condoléances à la famille, Serigne Abdoul Aziz «Al Amine» en présence d’autres leaders, a invité la classe politique à sursoir à ses querelles et à privilégier le dialogue «avant que le pays ne verse dans la guerre civile».

«Ce qui se profile à l’horizon, si on n’y prend garde, mène tout droit le Sénégal à la guerre civile», a martelé, Serigne Abdoul Aziz qui a déploré le comportement de la classe politique sénégalaise qui, dit-il, ne manque pas d’occasion pour «se quereller et s’invectiver», une attitude qui n’augure rien de bien pour le Pays. Et, si les partis politiques ne se ressaisissent pas à temps, le Sénégal ne sera pas à l’abri de ce qu’ont vécu certains pays.

Toutefois, cette situation pourrait être évitée, selon «Al Amine», si les chefs de partis s’inspirent des illustres pionniers de la vie politique comme, Blaise Diagne, le premier député africain élu à la Chambre des députés française, Lamine Guèye, le premier juriste noir de l’Afrique française et Galandou Diouf, le premier élu local africain pendant la colonisation. Selon lui, «ces nobles sénégalais ont toujours privilégié le dialogue au détriment des querelles».

Réagissant à l’appel de Serigne Abdou Aziz, le leader, Idrissa Seck soutient, «souscrire entièrement» au sermon du guide religieux. «D’autant plus que le Khalife a prévenu contre les risques que la classe politique fait peser sur le pays, parce que ces tensions répétées et non gérées ne peuvent déboucher que sur la violence. C’est une responsabilité que nous partageons et c’est le bien le plus précieux du Sénégal», a approuvé le président du «Rewmi». 

Beaucoup estiment que le message s'adresse avant tout à Macky Sall qui est très critiqué à Tivaouane pour le traitement infligé à Khalifa Sall, fervent Tidjane, et ses plus proches soutiens. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 21/03/2017 à 09h57, mis à jour le 21/03/2017 à 09h58