Les choses commencent à se préciser à propos les «réelles menaces de déstabilisation en Gambie» dont parlait Mankeur Ndiaye, le ministre sénégalais des Affaires étrangères.
Selon un diplomate gambien, «250 éléments des Forces de défense et de sécurité gambiennes déserteurs sont présents en Mauritanie. Ces militaires sont en contact permanent avec Yahya Jammeh, le président déchu de la Gambie qui s’est réfugié en Guinée Equatoriale. Et ils ont en projet de «déstabiliser la Gambie», révèle le diplomate gambien.
D’ailleurs, les missions des généraux gambiens Souleimane Badge et Ansumana Tamba en Guinée Conakry et en Guinée-Bissau ont confirmé l’existence dans ces deux pays limitrophes du Sénégal, des militaires qui attendent les ordres de Yahya Jammeh.
Selon le responsable gambien, ce sont d’anciens «Jungulers» (les escadrons de la mort). Et ils sont tous impliqués dans l’assassinat et la torture de plusieurs opposants gambiens et membres de la société civile durant les 22 ans de règne de Yahya Jammeh.
Il faut aussi noter ces «forces déstabilisatrices» ne sont pas seulement intéressées pas la Gambie. Elles menacent également de réveiller le conflit casamançais vu les relations qu’entretenaient Yahya Jammeh et les rebelles du Mouvement de forces démocratique de la Casamance (Mfdc) proches de Salif Sadio.
Pendant plusieurs années, la Gambie a servi de base arrière au Mfdc qui profitait du trafic du bois sénégalais et de la drogue. D’où l’intérêt du Sénégal, à travers la Micega (Mission de la CEDEAO en Gambie), de maintenir ses militaires en mission pour la stabilité du pouvoir du président Adama Barrow et de la Gambie.
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Rappelons que, Mankeur Ndiaye, le ministre Sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur avait fait état, le 15 juin 2017, de «réelles menaces de déstabilisation en Gambie». C’est, selon lui, une des causes des manifestations de Kanilai, le village natal de Yahya Jammeh qui avait fait 1 mort et causé l’arrestation de 22 personnes proches de l’ex-président gambien.
Il avait profité d’un point de presse organisé durant la visite de travail de Jean Yves le Drian, ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, pour en faire la révélation. Pour sa part, Jean Yves le Drian avait rassuré que «la France allait soutenir la Gambie en la dotant, dans les plus brefs délais, de matériel de défense».