Migrants sénégalais en Libye : l’ambassade libyenne à Dakar nie tout

Le chargé d'affaires de l'ambassade de Libye au Sénégal nie la responsabilité de son pays dans le trafic d'êtres humains en Libye.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de Libye au Sénégal nie la responsabilité de son pays dans le trafic d'êtres humains en Libye.

Le 01/12/2017 à 11h24, mis à jour le 01/12/2017 à 15h07

Le chargé d’affaires de l’ambassade de la Libye au Sénégal, Fergani Ali Abdel, nie la situation que vivent les africains victimes du trafic d’êtres humains en Libye. Le diplomate refuse de reconnaître la responsabilité du gouvernement libyen dans ce drame.

Fergani Ali Abdel est visiblement dépassé par les scènes d’esclavage qui se déroulent en Libye, révélées par la chaîne américaine CNN et qui ont suscité l'indignation dans le monde entier. Au cours d’un point de presse, le chargé d’affaires de l’ambassade de Libye au Sénégal a tenté de dédouaner son pays en balayant d’un revers de main ce qu'il interprète comme «une campagne médiatique et politique menée contre la Libye à travers des allégations infondées».

D’après les informations émanant du bureau libyen qui centralise toutes les informations concernant les migrants, «il n’y a pas d’informations faisant état de mauvais traitements subis par des Sénégalais», a soutenu le diplomate libyen.

«Ce qui est considéré comme une vente d’êtres humains est en réalité une opération de trafic d’êtres organisée avec la collaboration de bandes internationales transfrontalières», a affirmé Fergani Ali Abdel. Toutefois, le diplomate libyen dit regretter ce trafic qui, affirme-t-il, «est un crime contre la Libye et sa souveraineté et qui va entraîner l’emprisonnement pour tous ceux qui y participent». Une interprétation du problème en contradiction avec celle des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union africaine et de l’Union européenne.

Selon Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, «quelque 3800 migrants africains en Libye doivent être rapatriés d’urgence». Tous ces Africains ont été recensés dans un camp prés de Tripoli et vivent actuellement dans des «conditions inhumaines», a-t-il affirmé. Selon les dernières estimations, «entre 400 000 et 700 000 migrants seraient actuellement en Libye».

D’ailleurs, les dirigeants africains demandent à la Cour pénale internationale de se saisir pour juger et sanctionner toutes les personnes impliquées dans ce trafic.

Par Mamadou Awa Ndiaye (Dakar, correspondance)
Le 01/12/2017 à 11h24, mis à jour le 01/12/2017 à 15h07