Le procès de Khalifa Sall, maire de Dakar, accusé avec six de ses collaborateurs dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie, a repris le 23 janvier. Les avocats ont évoqué des questions techniques au cours d'audiences qui se sont déroulées en présence d'un public nombreux.
Les avocats de Khalifa Sall ont souhaité convoquer 70 témoins, mais le juge Malick Lamotte a refusé et n’en a accepté qu'une vingtaine. Les dix premiers sont cités comme témoins pour évoquer le mode de fonctionnement de la caisse d’avance de la mairie, tandis que les dix autres ont, semble-t-il, bénéficié de cette caisse. Entre autres témoins, la défense a cité à comparaître Moustapha Niasse, président du Parlement sénégalais, Idrissa Seck, ancien Premier ministre, Ousmane Tanor Dieng, président du Haut conseil de collectivités territoriales, Pape Diop, ancien maire de Dakar et Amadou Bâ, actuel ministre de l’Economie, des finances et du plan.
Pour sa part, la mairie de Dakar a souhaité se porter partie civile, mais l’Etat du Sénégal, représenté par son agent judiciaire et le procureur de République, Serigne Bassirou Gueye, a refusé cette option. Les avocats du maire de Dakar ont alors crié à une nouvelle tentative de manipulation de la justice par l’Etat. Choisi pour défendre la mairie dans ce procès, maître El Hadji Diouf, l'un des ténors du barreau de Dakar, soutient que par cet acte, «l’Etat tente de manipuler la presse et l’opinion ». Mais «cette tentative ne passera pas», a-t-il assuré.
L'enjeu est de taille, car si la constitution en partie civile de la mairie de Dakar était acceptée, celle de l’Etat serait alors rejetée. D'où l'enjeu de cette confrontation dès l'ouverture du procès.
Concernant Khalifa Sall, le principal accusé dans cette affaire, ses avocats ont toujours dénoncé l’ignorance délibérée des règles de droit par la justice sénégalaise. D'ailleurs, ils ont intenté une action auprès de la cour de justice de la CEDEAO. Ils souhaiteraient faire durer les préliminaires en attendant le rendu de la décision le 30 janvier. Sauf que le tribunal, après deux reports, a décidé d'entrer dans le vif du sujet, sans plus attendre.
Pour sa part, le juge Malick Lamotte promet un procès équitable. Les jours qui viennent promettent d'être tendus.