Vidéo. Procès khalifa Sall: avocats et politiques dénoncent un déni de justice

Le360: Malick Maram Ndiaye

Le 31/03/2018 à 15h15, mis à jour le 31/03/2018 à 15h25

VidéoDès l'annonce du verdict, les avocats du maire de Dakar et les hommes politiques de l'opposition ont dénoncé un déni de justice et émis de sévères critiques envers la décision, relevant des contradictions dans le jugement et un parti pris.

Pas moins de huit leaders politiques et de ténors du barreau de Dakar ont réagi avec des mots assez durs au verdict du procès de Khalifa Sall. Ce dernier, a été condamné à 5 ans de prison pour faux et usage de faux et escroquerie et a, pourtant, été relaxé de l'accusation principale de détournement de fonds publics. C'est ce qui fait dire à ses avocats qu'il y a une contradiction dans le verdict. En effet, pourquoi le délit de faux et d'usage de faux a-t-il été retenu contre lui, alors que tous les fonds ont été destinés à des nécessiteux ou à financer des actions au seul profit de la commune de Dakar?

En fait, le fonctionnement de la Caisse de la mairie de Dakar est fait de telle sorte que pour financer les actions sociales, il faut d'abord justifier le décaissement des sommes concernées, alors que ces dernières n'ont pas été perçues par les futurs bénéficiaires. En effet, les fonds en question sont dans les comptes du Trésor public sénégalais qui réclame des pièces justificatives des dépenses ou engagements de dépense. Or, matériellement, pour les dépenses sociales comme pour les soins de santé, les bourses des étudiants, ou encore les soutiens financiers aux familles nécessiteuses, il est impossible de produire à l'avance de tels documents. 

Du coup, depuis l'indépendance, pour pouvoir faire fonctionner cette rubrique de dépenses, la mairie de Dakar a toujours été obligée de produire des fausses factures qu'elle adresse au Trésor public afin d'accéder à ces fonds que la défense de Khalifa Sall a toujours qualifiées de "politiques". Dans ses attendus, le tribunal a affirmé qu'il ne s'agissait pas de fonds politiques, allant ainsi dans le sens de l'accusation. 

Cependant, il a reconnu que les fonds n'avaient pas été détournés par Khalifa Sall, ce qui veut dire qu'ils ont été orientés uniquement vers des dépenses avalisées par le conseil municipal. Ce qui fait dire aux avocats de Khalifa Sall que celui-ci n'a jamais agi en contradiction avec l'esprit de la loi. Par conséquent, même s'il devait être reconnu coupable, le verdict devrait en tenir compte et se montrer clément vis-à-vis du maire de Dakar. 

Par Malick Maram Ndiaye et Moustapha Cisse
Le 31/03/2018 à 15h15, mis à jour le 31/03/2018 à 15h25