La Fédération des enseignants du Sénégal (Feder) veut que les autres points de revendications soient pris en compte dans leurs négociations avec le gouvernement. Les enseignants qualifient de «dérisoire» et de «ridicule» la hausse de 25.000 francs CFA (37,5 euros) que leur a proposée Macky Sall à l’occasion de son discours à la nation à la veille de la commémoration du 58e anniversaire de l’indépendance du Sénégal.
Le coordonnateur du Feder, Dame Mbodj, a eu du mal à cacher son mécontentement après l'allocution du président sénégalais. «Ces propositions suscitent vraiment beaucoup d'indignation parmi les enseignants. Nous les accueillons avec beaucoup de désolation parce que nous considérons qu'un président ne doit pas gouverner par la ruse», a-t-il amèrement déclaré. Selon lui, «cette situation inacceptable» est rejetée par ses camarades enseignants qui n’entendent pas «lâcher du lest».
«L’écrasante majorité des enseignants rejette la proposition du gouvernement et du président de la République, car ce n'est pas ce que nous demandons et ce n'est pas ce qu'on a signé avec eux le 17 février 2014. C'est ça aujourd'hui la situation», a-t-il fait savoir.
La position de Dame Mbodj est partagée par son camarade El Hadj Malick Youm, secrétaire général adjoint du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (SAEMS). Ce dernier se soucie du fait que le gouvernement veuille les mettre à mal avec les Sénégalais. «Il faudrait que la population sénégalaise puisse comprendre que les revendications des enseignants du Sénégal ne sauraient être réduites à la seule question de l'indemnité de logement qui n'est pas plus importante pour (eux) que le système de rémunération. Ou que la question des lenteurs administratives que le Chef de l'État n'a même pas abordée dans son discours», a-t-il précisé.
Les enseignants affiliés au SAEMS vont probablement revoir leur stratégie à l’occasion de la réunion de leur commission administrative qui aura lieu le samedi 7 avril.
«Les enseignants ne sont pas prêts à reprendre le chemin des classes. Nous considérons que la proposition du gouvernement, ce n'est rien d'autre que de fixer des montants arbitraires qui ne reposent sur rien du tout», a renchéri Dame Mbodj sur TFM.