Sénégal. L'opposition défie le préfet de Dakar et maintient sa marche

Toutes l'opposition sénégalaise a décidé de défier le préfet de Dakar. DR

Le 13/07/2018 à 12h34, mis à jour le 13/07/2018 à 12h36

L’opposition sénégalaise est déterminée à manifester sa colère, avec ou sans l’autorisation du préfet de Dakar. Une marche est prévue de la place de la Nation au rond-point de la RTS, ce vendredi 13 juillet.

L’opposition réunie autour du Front démocratique et social de résistance nationale (FDSR) attend de pied ferme la décision du préfet de Dakar. Elle maintient sa marche prévue ce vendredi 13 juillet. Les leaders de l’opposition ont fait part de leur détermination à manifester contre le recul démocratique du Sénégal, la loi sur le parrainage et la privation de liberté des adversaires de Macky Sall.

En conférence de presse, ce mercredi, les leaders de l’opposition ont montré leur détermination à marcher «avec ou sans l’autorisation» du préfet de Dakar. «Personne ne peut nous empêcher de marcher. Nous allons manifester, quelle que soit la décision du préfet de Dakar. Nous ne sommes pas dans un régime d'autorisation», a déclaré Oumar Sarr, secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS). Il a toutefois demandé aux autorités d’assurer la sécurité des manifestants afin qu’il n’y ait pas de débordement. L‘itinéraire de cette marche commence par la place de la Nation (ex-place de l’Obélisque) et se termine au rond-point de la RTS.

Selon Mamadou Lamine Diallo, coordonnateur du FDSR, «ce sera une marche contre le recul démocratique du Sénégal, pour la défense des libertés, pour des élections transparentes et libres, contre le parrainage autocratique de Macky Sal». Il a par ailleurs précisé que «l’opposition a déjà déposé une autorisation» pour que leur manifestation soir encadrée.

De son côté, le coordonnateur du PDS dans le département de Thiès, Mamadou Lamine Massaly, a appelé «tous les jeunes à sortir massivement participer à cette marche pour la libération du peuple». «Le Sénégal est devenu le pays des pénuries. Pénurie d'eau, de sang, d'essence, de cartes d'électeurs, de justice et de liberté, d'emplois et de démocratie», a-t-il lancé.

Ils ont par ailleurs fustigé le rejet de l’inscription sur les listes électorales de Karim Wade, le candidat annoncé du PDS aux élections présidentielles prévues en février 2019. «Le ministre de l'Intérieur n'a pas la possibilité de radier Karim Wade des listes électorales. Il n'y a que la commission administrative qui pouvait refuser son inscription. Macky Sall n'a pas le droit de le sortir des listes électorales. Il ne veut pas de la candidature de Khalifa Sall encore moins de celle de Karim Wade. Nous allons poursuivre le combat dans la rue et au niveau des instances internationales», a conclu Omar Sarr.

Avec les 46 partis qui composent le FDSR, l’opposition table sur 1 million de participants, ce vendredi 13 juillet. «On est 46 partis d’opposition. Par rapport déjà à ce nombre, nous attendons au moins un million de personnes qui vont venir à la marche», a précisé Djibril Guèye Ndiaye, membre dudit Front.

Mais il reste à savoir si, comme à son habitude, le préfet de Dakar ne va pas interdire cette marche de l’opposition et faire sortir les forces de l’ordre, créant un désordre dans tout Dakar.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 13/07/2018 à 12h34, mis à jour le 13/07/2018 à 12h36