Ses détracteurs l'appellent le "Président des réseaux sociaux", faisant référence à sa popularité et au dynamisme de ses membres sur Facebook et Twitter, mais aussi YouTube. C'est pour les partisans de la coalition au pouvoir, c'est une manière de dire que PASTEF ne pourra pas mobiliser le moment venu. Ce dimanche était donc l'occasion de prouver le contraire. Démonstration réussie pour l'inspecteur des impôts en passe de devenir le chef de file de l'opposition sénégalaise.
Ousmane Sonko a procédé au lancement officiel des activités de son parti à Dakar. A sept mois des élections, PASTEF a réussi le pari de la mobilisation. Venus de Dakar et des autres régions du pays, des milliers de militants et de sympathisants du parti PASTEF ont pris d’assaut le vaste terrain vague des HLM Grand-Yoff, pour répondre à l’appel de la section dakaroise du parti. Saisissant cette occasion, l’ancien inspecteur principal des impôts et domaines a levé le voile sur une partie de son programme. Il est également revenu sur les failles du régime de Macky Sall et appelle l’opposition à s’unir pour remporter la prochaine présidentielle.
Lire aussi : Sénégal: Ousmane Sonko révoqué de la fonction publique
Actuellement présent dans les 45 départements du Sénégal et dans d’autres pays, le «PASTEF est maintenant un grand parti politique», a-t-il déclaré, faisant allusion au fait que la formation politique n'a que quatre ans d'existence. «Cette massification n'a été possible que par le travail et non par des milliards de FCFA volés au contribuable sénégalais», comme le fait la coalition au pouvoir. Ousmane Sonko est aussi revenu sur les débuts difficiles du PASTEF qui contrastent avec la situation actuelle du parti. «Au début, nous n’étions qu’une quinzaine de personnes», a-t-il rappelé. Il est toutefois content de constater l’ancrage de sa formation politique dans le pays. «Aujourd’hui, on peut rendre grâce à Dieu et croire davantage à ce que nous faisons pour le Sénégal», s’est-il réjoui.
Mais cette représentativité du PASTEF, soutient-il, faisant allusion à Macky Sall, doit être utilisée pour combattre «Un seul adversaire». «Il ne faut pas que nous soyons des facteurs de division de l'opposition. Parce que, l'adversaire que l'on a, seul le rapport de force peut le faire fléchir. Car, il ne considère ni la loi, ni la société, ni l'avis international (de la Cour de justice de la CEDEAO, NDLR), ni autre chose. Il n'est obsédé que par un second mandat. Et s'il doit passer sur des cadavres pour l'obtenir, il le fera», a lancé Ousmane Sonko.
Lire aussi : Sénégal: Ousmane Sonko, chronique d’une liquidation avortée
Il a par ailleurs fait un clin d’œil à l’opposition qui, dit-il, doit s’unir pour attendre son objectif au soir du 24 juillet 2019. «Notre parti politique doit nécessairement avoir une unité avec l’opposition». Le leader du PASTEF a également précisé que pour l'élection présidentielle de 2019, son parti présenterait «un programme qui sera unique et touchera tous les maux du Sénégal».
Dans son discours, Ousmane Sonko a fustigé le recul de la démocratie et de la justice sénégalaise depuis l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême. «L'affaire Khalifa Sall a démontré que la démocratie et la justice sénégalaise ont reculé», a-t-il regretté, avant de conclure: «Macky Sall est un président inélégant qui a peur de lutter avec ses adversaires politiques».