Les Sénégalais ont appris sans grande surprise la confirmation par la Cour Suprême de la condamnation à 5 ans de prison ferme de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, qui a été destitué par un décret signer par Macky Sall.
Cette décision est critiquée par l'ensemble des leaders de l’opposition sénégalaise, qui dénoncent «l’utilisation de la justice à des fins politiques».
C’est le cas d'Ousmane Sonko, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la formation (PASTEF), candidat à la présidentielle de février 2019, qui a décrié avec la plus grande énergie «le traitement apporté à [l']affaire» Khalifa Sall.
"Le procès de Khalifa Ababacar Sall est un procès politique, signe d’un dérèglement de nos institutions avec un seul objectif pour Macky Sall: écarter de la compétition électorale un adversaire politique potentiellement très sérieux", explique ainsi ce candidat à l'élection présidentielle.
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"Le traitement apporté à cette affaire laisse planer des suspicions d’ingérence et instaure un malaise ambiant dans toutes les institutions de la République et notamment dans le giron de la justice, au détriment de beaucoup de magistrats qui font correctement leur travail", poursuit Ousmane Sonko sur sa page Facebook.
Selon lui, "jamais dans l’histoire judiciaire du Sénégal, il n’y a eu une coïncidence aussi troublante entre un agenda politique et un calendrier judiciaire".
Aujourd'hui, la seule option qui reste à Khalifa Sall pour pouvoir valider sa candidature à la prochaine présidentielle est la procédure dite de "rabat d’arrêt", qui serait suspensive, selon ses avocats, même si ceux de l'Etat soutiennent le contraire.
Mais d'ici à ce que cette ultime décision soit rendue, l’ancien maire de Dakar, entre-temps toujours maintenu en prison, sera bien forcé de mener une campagne électorale très difficile.