Vidéo. Sénégal. Présidentielle: des manifestations après l’invalidation des candidatures

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Le 17/01/2019 à 10h02, mis à jour le 17/01/2019 à 10h28

VidéoDes échauffourées à Dakar, mardi dernier. Le siège du parti de l'ex-président de l’Assemblée nationale, Pape Diop, a été pris d’assaut par les forces de l’ordre. Des militants ont brûlé des pneus sur les deux voies du quartier Sacré-Cœur. La circulation a été perturbée sur les principales artères.

Voici deux jours, mardi 15 janvier, la capitale sénégalaise a été le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et membres de l’opposition. Ces tensions font suite à la publication par le Conseil constitutionnel de la liste de candidats retenus pour les élections présidentielles du 24 février.

Frustrés par l’élimination de Khalifa Sall, candidat de la coalition «Taxawu Senegaal (Etre aux côtés du Sénégal)» et de Karim Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, les leaders de l’opposition ont promis d’apporter une riposte à la mesure de la «forfaiture réalisée par le Conseil constitutionnel sous les ordres de Macky Sall».

Devant le siège du parti Convergence/Bokk Guiss Guiss de Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale du Sénégal sous Abdoulaye Wade, les jeunes de l’opposition ont tenu tête aux forces de l’ordre.

Les échanges de jets de pierres et grenades lacrymogènes qui se sont ensuivis ont perturbé la circulation sur la Voie de dégagement Nord (VDN). Et la situation a davantage dégénéré quand les jeunes se sont mis à brûler des pneus pour empêcher les policiers armés de grenades lacrymogènes d’arriver jusqu'à eux.

Mannif Après Conf

Posted by Buur Guédé on Tuesday, January 15, 2019

Cette même atmosphère a régné sur les deux voies du quartier Sacré-Cœur 3 où les jeunes partisans de Khalifa Sall manifestaient en face de la «Coalition Taxawu Senegaal», proche de l’ancien maire de Dakar. Un peu plus bas vers le rond-point du quartier liberté 6 de Dakar, d’autres jeunes ont aussi brûlé des pneus, avant de se s'échapper par les rues avoisinantes.

L’élimination de Khalifa Sall et Karim Wade, deux des plus sérieux opposants de Macky Sall à la présidentielle de 2019, a jeté de l’huile sur le feu. Un peu plus tôt dans la soirée du mardi, l’opposition réunie au sein du Collectif des 25 leaders qui la dirigent avaient, dans une déclaration, récusé le Conseil constitutionnel.

«Nous récusons le Conseil constitutionnel et disons à Pape Oumar Sakho de prendre toutes ses responsabilités sur ce qui va arriver dans ce pays», ont-ils écrit avant d’ajouter : «nous demandons à tous les militants de l’opposition sur l’étendue du territoire de se tenir prêts et d’attendre les instructions».

S’adressant directement à Macky Sall, Mamadou Diop Decroix, ancien ministre et ancien député, candidat également écarté par les parrainages, avait demandé à ce dernier d’ouvrir grandes les portes des prisons. «Nous demandons à Macky Sall d’élargir les prisons. Qu’il élargisse bien les prisons, parce que nous n’avons peur de rien», a-t-il ajouté.

D'autres dirigeants de l'opposition on pouvait noter la présence de Idrissa Seck du parti «Rewmi», de Bougane Guèye Dani du mouvement «Geum Sa Bopp», d’Ousmane Sonko du «Pastef», de Thierno Alassane Sall de la «République des valeurs», de Oumar Sarr, premier secrétaire du PDS.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 17/01/2019 à 10h02, mis à jour le 17/01/2019 à 10h28