Sénégal: Macky Sall et Ghazouani appellent à un "mandat robuste de l'ONU" dans le Sahel

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Le 19/11/2019 à 13h46, mis à jour le 19/11/2019 à 13h55

La Situation au Sahel est le point dominant des discussions au 6ème Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique. Une rencontre ouverte sous le thème « les défis actuels du multilatéralisme ».

Le Forum international sur la paix et la Sécurité en Afrique s’est ouvert lundi 18 novembre à Dakar. Rendez-vous incontournable, depuis sa tenue lors du lancement de l’opération française "Serval" au Mali, cette rencontre réunit, outre les présidents Sénégalais et mauritanien et du premier ministre français, 28 ministres africains de la Défense et des Affaires étrangères.

La participation à ce forum du Mouhamed Ould Ghazouani, président nouvellement élu de Mauritanie, aux côté de son homologue Sénégalais Macky Sall témoigne de la volonté des deux Chefs et de le leurs homologues ouest-africains de veiller à la paix et à la sécurité dans la sous-région.

Rappelons que Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président de Mauritanie, a toujours été contre l’entrée du Sénégal au G5 Sahel qui réunit rassemble la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.Pour certains observateurs, ce 6ème Forum est celui de la rupture et du début de la décrispation car, le Sénégal jusqu’ici absent, devra intégrer le Partenariat pour la sécurité et la Stabilité au Sahel (P3S), une structure mise en place pour soutenir les actions du G5 Sahel qui regroupe 5.000 hommes armés.

Dans son allocution de ce lundi, le premier ministre français a invité tous les Etats de l’Afrique de l’Ouest à participer à la Lutte contre le jihadisme. Avec l’ampleur que prend le terrorisme dans la sous-région, les Etats ne doivent «laisser aucune chance, aucune prise» au jihadistes, a déclaré Edouard Philippe. «Une chose est sûre: les groupes jihadistes profiteront, dès qu’ils le pourront, de nos faiblesses, de nos manques de coordination ou de nos insuffisances en termes de moyens, d’engagements ou de formation», a-t-il ajouté avant de préciser que dans certaines localités les 4500 militaires des forces françaises et ceux du G5 Sahel ont «réussi à éradique, à contenir ou à faire reculer le jihadisme».

Le président Macky Sall a pour sa part invité la Russie et à la Chine, à l’instar des autre Etats membres du Conseil de Sécurité, à accepter +un «mandat robuste» de l’Organisation des Nations Unis.

 «Il faut un mandat robuste de l’ONU au Mali. Il faut que la France soit d’accord, il parait qu’au niveau des Etats-Unis les choses ont bien évolué ; le Royaume Unie est d’accord. Il faut que la Russie et la Chine acceptent sur le Sahel de donner un mandat robuste ou un mandat unique sur tout ce qui se passe dans le Sahel», a-t-il demandé dans son discours d’inaugural.Il a également plaidé pour « des équipements et des engagements en faveur du Mali et du Sahel et la réforme du système de maintien de la paix dans les zones confrontées au terrorisme »Il faut dire que ce 4ème forum se déroule dans un contexte particulier. En effet, des cellules jihadistes isolées tirent profit de la corruption et des trafics, multiplient des attaques surprises au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Les armées nationales de ces pays et les forces étrangères sont actuellement dépassées. Une embuscade contre le convoi d’une société minière canadienne dans l’est du Burkina Faso avait fait 38 morts début novembre. Au nord-est du Mali, un soldat Français de l’opération Barkane a aussi trouvé la mort en sautant sur des explosifs au lendemain de l’assaut jihadiste qui avait fait 49 morts dans la même région.Ces attaques à répétition avaient poussé, les présidents Idriss Déby du Tchad, Mouhamadou Issoufou du Niger, et Ibrahima Boubacar Keïta, du Mali, en visite à Paris, à dénoncer le manque de soutien des pays occidentaux dans la leur lutte contre le terrorisme au Sahel.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 19/11/2019 à 13h46, mis à jour le 19/11/2019 à 13h55