Certes, au Sénégal, l’état des maisons d’arrêt et de correction a toujours préoccupé les défenseurs des droits de l’homme, qui s’insurgeaient contre les longues détentions, cause du nombre important de détenus dans les prisons. Deux grâces présidentielles ont déjà profité à des milliers de détenus, mais beaucoup estiment que si le Covid-19 franchissait les barreaux, la situation serait incontrôlable. Une nouvelle décision du gouvernement devrait aller dans le sens du désengorgement des lieux de détentions.
Ainsi, en milieu de semaine, en conseil des ministres, le gouvernement a adopté une solution à la promiscuité dans les prisons, avec un projet de loi qui permet de placer sous surveillance électronique certains détenus. Pratiquée depuis longtemps dans des pays occidentaux, l’assignation à résidence avec un bracelet électronique sera désormais possible au Sénégal.
Lire aussi : Sénégal. Coronavirus: Macky Sall gracie 2036 détenus
«Un projet de loi modifiant la loi 65-60 du 21 juillet 1965 portant code pénal et consacrant le placement sous surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines a été adopté lors du dernier conseil des ministres, le 20 mai 2020» pouvait-on lire dans le communiqué signé par le porte-parole du gouvernement ce mercredi.
Par contre, ce projet de loi qui introduit l’assignation à résidence avec surveillance électronique comme alternative à la détention provisoire, et le placement sous surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines, inquiète certains Sénégalais. Ceux-ci se demandent comment la justice pourra contrôler les détenus à distance. Existe-t-il un moyen de suivi? Et quelle est la fiabilité du bracelet qui sera utilisé? En d’autres termes, plusieurs personnes pensent que cette technologie, qui requiert un certain nombre de conditions, n’est pas encore dans les cordes du Sénégal.