Qui est donc ce ministre sénégalais qui n’a pas encore effectué sa déclaration de patrimoine? C’est la question que pose le Forum civil qui représente Amnesty International au Sénégal.
Brahim Seck qui est à la tête de cette organisation demande même que ce ministre soit sanctionné à la hauteur de sa faute, pour ne pas s'être acquitté de cette obligation légale.
En effet, selon un communiqué de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), diffusé mardi, un seul membre du gouvernement manque à l’appel dans cet exercice qu’impose depuis six ans la loi 17-2014.
Lire aussi : Sénégal. Déclaration de patrimoine : Macky Sall donne 45 jours à ses ministres
"Lors de la réunion du Conseil des ministres du 15 juin 2020, le président de la République avait donné des instructions aux membres du gouvernement, qui ne s’étaient pas encore acquittés de l’obligation de déclaration de patrimoine, de se rapprocher de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), pour se soumettre à cette exigence légale. A la date du 31 août 2020, sur trente-cinq (35) ministres, 34 ont fait leur déclaration de situation patrimoniale", affirme le document envoyé à la presse qui s’interrogeait sur les résultats de la fameuse décision de Macky Sall.
Les sanctions auxquelles fait allusion le Forum civil sont assez sévères pour celui qui ne pliera pas à cet exercice. En effet, "il sera privé d’un quart de ses émoluments jusqu’à ce qu’il fournisse la preuve de l’accomplissement de l’obligation". Et s’il s’agit d’une personne assujettie, ayant été nommée comme pour le cas de ce ministre, elle peut, par ce simple fait, être directement limogée par le chef de l’Etat.
Lire aussi : Côte d’Ivoire: 57% des élus rechignent à déclarer leur patrimoine
Evidemment, cette loi qui existe depuis 6 ans n’a jamais inquiété ni le président de la République lui-même ni les membres de son gouvernement et encore moins les magistrats. En effet, deux ans après son adoption, la directrice de l’Ofnac d’alors, Nafissatou Ngom Keïta, avait dénoncé le fait que les membres de la Cour constitutionnelle, eux-mêmes, n’aient pas répondu à ses nombreuses injonctions.