Sénégal. Covid-19: la pandémie semble s'essouffler

Pr Souleymane Mboup, éminent épidémiologiste qui a découvert la souche africaine du VIH et fondateur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF).

Pr Souleymane Mboup, éminent épidémiologiste qui a découvert la souche africaine du VIH et fondateur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF).. DR

Le 19/09/2020 à 08h02, mis à jour le 20/09/2020 à 08h39

Depuis la fin du mois d’août, les contaminations sont en baisse, alors que les guérisons demeurent constantes, ce qui continue de libérer des lits d’hôpitaux. L'avis d'un expert sur cette tendance.

27 cas d’infection au nouveau coronavirus, aujourd’hui 18 septembre, 50 la veille et 39 le jour précédent. Voilà les derniers chiffres officiels de l'épidémie et ils montrent peut-être que le Sénégal commence à voir le bout du tunnel.

Certes, il y a une semaine, le pays a enregistré en une seule journée 223 nouveaux cas de Covid-19, soit le plus chiffre le plus important depuis le début de la pandémie, mais c'était la période considérée comme celle du pic. Période durant laquelle le nombre des nouvelles contaminations quotidiennes n’avait jamais dépassé 180, à deux exceptions près.

De plus, les 223 nouveaux cas en 24 heures de la semaine dernière étaient liés au retour d’un bataillon de soldats en mission en Gambie et qui y avait contracté le virus. En effet, plus d’une centaine de soldats avaient été testés positifs. Les médias avaient même avancé le chiffre de 300 militaires contaminés, avant que la Direction de l’information de l’armée ne démente.

Interrogé sur cette tendance baissière de la contamination, visible depuis la fin du mois d’août, le professeur Souleymane Mboup, éminent épidémiologiste qui a découvert la souche africaine du VIH et fondateur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF), estime qu’il s’agit d’une évolution attendue. Selon lui, les épidémies connaissent différentes phases allant du temps de latence marquée par une hausse fulgurante des cas et leur stabilisation, avant d’aller vers la décroissance.

Selon lui, le pays commence à connaître une immunité de groupe ou collective, notamment dans le principal foyer qu’est Dakar et qui permet justement de limiter le nombre de nouvelles contaminations.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 19/09/2020 à 08h02, mis à jour le 20/09/2020 à 08h39