Sénégal: le ministre des Finances pense pouvoir éviter la récession

Sénégal : le ministre des Finances pense pouvoir éviter la récession

Sénégal : le ministre des Finances pense pouvoir éviter la récession. DR

Le 27/10/2020 à 15h21, mis à jour le 27/10/2020 à 15h23

Pour Abdoulaye Daouda Diallo, ministre sénégalais des Finances et du budget, le pays peut bel et bien échapper à la récession en 2020, malgré les prévisions contraires du FMI et de la Banque mondiale.

Ce weekend, alors qu’il informait les députés sur l’exécution de la loi de finances 2020 et sur les prévisions pour l’année à venir, l’argentier du pays a reconnu les difficultés auxquelles fait face le Sénégal à cause de l’impact du Covid-19 et des mesures sanitaires. Néanmoins, il a tenu à rassurer ses interlocuteurs sur de nombreux points.

D’abord, concernant le déficit 2020. Celui-ci ne devrait pas dépasser 6,2% et "il y a des chances pour que cela reste à 6% du PIB", grâce aux soutiens des partenaires, a-t-il indiqué.

Ensuite, côté croissance. Après avoir projeté 6,2% d’amélioration du PIB puis l’avoir révisé à une baisse de 0,7%, Abdoulaye Daouda Diallo estime que l’évolution pourrait ne pas être négative. Selon lui, l’excellente campagne agricole due à une forte pluviométrie permettra d’atteindre une croissance de 2% en 2020, ce qui tranche évidemment avec toutes les prévisions. En effet, la Banque mondiale et le FMI avaient, dans leurs dernières prévisions d’octobre, tablé sur une légère baisse du PIB sénégalais.

Mais, Abdoulaye Daouda Diallo espère surtout que l’année prochaine soit celle de la relance avec une croissance exceptionnelle de 7,2% et un déficit contenu à 5% seulement. Et pour 2022, il prévoit 9% d’amélioration au niveau de la création de richesse, un taux qui sera à deux chiffres dès 2023 pour atteindre 13%.

Le ministre des Finances et du budget reprend ainsi les prévisions faites un mois plus tôt par le président Macky Sall quand il révélait son plan de relance qui porte sur près de 25 milliards de dollars d’investissement en quatre ans. Evidemment, cette évolution ne sera possible que si les investissements reviennent dans le secteur du pétrole et du gaz pour que l’exploitation démarre à partir de 2022-2023. Mais, pour le moment, la baisse des cours des hydrocarbures et le recul de la consommation exigent une certaine prudence quant à ces projections particulièrement optimistes.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 27/10/2020 à 15h21, mis à jour le 27/10/2020 à 15h23