Décès en prison au Sénégal de l'ex-président tchadien Hissène Habré

Hissène Habré, en 1986, lors d'un conférence à Brazzaville, au Congo.

Hissène Habré, en 1986, lors d'un conférence à Brazzaville, au Congo. . DOMINIQUE FAGET / AFP

Le 24/08/2021 à 10h36, mis à jour le 24/08/2021 à 11h38

L'ancien président tchadien Hissène Habré est décédé à 79 ans au Sénégal où il avait été condamné à la prison à vie en 2016 pour crimes contre l'humanité à l'issue d'un procès sans précédent, a indiqué mardi le ministre sénégalais de la Justice Malick Sall.

"Habré a été remis entre les mains de son Seigneur", a déclaré le ministre sur la chaîne TFM. Les médias sénégalais ont rapporté qu'il avait succombé au Covid-19. "On a pensé à le libérer après la troisième vague, mais c’est tout un processus. Quand il est tombé malade, il a été interné dans une des cliniques privées les plus huppées de ce pays, et c’est là-bas que la maladie s’est aggravée", a ajouté Me Malick Sall.

Toujours selon lui, "La procédure enclenchée devait lui permettre de regagner sa demeure avec un bracelet électronique. Il ne devait pas retourner en prison, Dieu en a décidé autrement. Le président Macky Sall avait pris toutes les dispositions nécessaires pour le libérer avec le bracelet électronique".

Enfin, il explique que "Lors de la première vague il a été sorti de prison pour le protéger contre la Covid. Mais après cela, il fallait qu’il retourne en prison par la suite pour ensuite déclencher la procédure visant à la libérer sous condition du bracelet électronique. Le Sénégal a tout fait pour mettre à l’aise Hissène Habré et sa famille. On leur a accordé la nationalité sénégalaise". 

Hissène Habré, 79 ans, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l'issue d'un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.Une commission d'enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré.Renversé en 1990, l'ex-président tchadien avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, les conditions de son procès avaient été créées. Il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l'Union africaine. Depuis sa condamnation, il purge sa peine dans un établissement pénitentiaire de Dakar.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 24/08/2021 à 10h36, mis à jour le 24/08/2021 à 11h38