Dans beaucoup de pays africains, comme le Sénégal, presque deux-tiers des étudiants suivent des filières littéraires, alors que le continent a beaucoup plus besoin de diplômés scientifiques. Si ces pays rêvent d’inverser cette tendance, le Maroc a déjà montré la voie.«Nous avons 60% de scientifiques dans notre système éducatif contre 40% de littéraires», a expliqué Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors d’un panel dans le cadre du Next Einstein Forum qui s’est tenu du 8 au 10 mars à Dakar. Mieux, le Maroc compte réduire davantage la proportion de littéraires dans son système éducatif. La raison est simple, selon Lahcen : «Nous ne pouvons pas développer un pays en ayant plus de littéraires que de scientifiques.»Il préconise une «révolution technologique» dès l’école primaire. «Nos enfants doivent être formés au prototypage, c’est-à-dire qu’ils doivent être capables de démonter et monter des ordinateurs», indique Daoudi.Conformément à cette stratégie de promotion des sciences, le Maroc a augmenté sensiblement son budget réservé à l’enseignement supérieur et la recherche. Une stratégie qui commence à donner ses fruits. Grâce à ces compétences, le Maroc va fabriquer 400.000 voitures sur son sol en 2017. Au total, 15.000 emplois ont été créés dans le domaine de l’aéronautique, a fait savoir Daoudi.
Le 11/03/2016 à 15h15