Le gouvernement tente de désamorcer la crise scolaire

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Le 19/04/2016 à 17h28

Pour désamorcer la crise scolaire, le gouvernement sénégalais promet d’épurer, d’ici la fin de l’année, 24,2 milliards de FCFA (36,9 millions d’euros) d’arriérés de paiement dus aux enseignants. L’une des raisons du mouvement de grève.

Depuis le début de l’année, les enseignants multiplient les mouvements de grève pour dénoncer le non respect par le gouvernement des accords signés avec les syndicats. Pour trouver une issue à cette crise qui perdure et affecte le système éducatif sénégalais, le Haut conseil du dialogue social a initié, hier, une rencontre entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants.Une rencontre qui a permis de faire bouger un peu les lignes. Le gouvernement a ainsi promis d’apurer les arriérés de paiement de rappel – le principal point de revendication des enseignants – d’un montant de 24,2 milliards de FCFA.«Au mois de juin 2016, 10 milliards de FCFA vont être payés, au mois d’août, 5 milliards. Les 9,2 milliards restants feront l’objet d’un paiement dans le dernier trimestre de 2016», a annoncé Birima Mangara, le ministre du Budget.Toutefois, précise ce dernier, tous les actes introduits au-delà du 22 janvier 2016 feront l’objet de traitement dans le cadre de la loi de finances 2017.Les responsables syndicaux ont «pris acte» et vont «informer la base». «Concernant la mise en solde, nous avons émis des réserves sur le stock existant. Des milliers de dossiers sont en souffrance ou se sont égarés entre les ministère des Finances et de la Fonction publique», a déclaré Abdoulaye Ndoye, le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats du moyen-secondaire (CUSEMS).Il a aussi émis des réserves sur le paiement des rappels – pour les professeurs contractuels qui ont été titularisés. «Il faut trouver une solution aux lenteurs administratives pour que le stock existant soit traité et qu’on sorte du carcan des quotas», préconise Ndoye.Lors de son discours à la Nation du 3 avril dernier, le président Macky Sall avait appelé à un dialogue social sincère pour pacifier l’espace scolaire «condition sine qua non pour atteindre l’émergence».Le système scolaire sénégalais, jadis réputé pour sa qualité et son excellence, a connu plusieurs perturbations ces dernières années avec des grèves cycliques des enseignants qui réclament un meilleur traitement. De sorte que beaucoup de parents aisés préfèrent désormais inscrire leurs enfants dans le privé.L’année dernière on a évité de justesse une année blanche faute d’un quantum horaire suffisant à cause des multiples grèves. 2016 semble être partie sur le même rythme. A moins que ces engagements du gouvernement ne permettent de désamorcer la crise qui n’a que trop duré.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 19/04/2016 à 17h28