Après que le président Abdoulaye a fermé les bases françaises de Dakar, son successeur Macky Sall, a signé avec les Etats-Unis une convention de présence permanente au Sénégal. L’accord, signé le 2 mai à Dakar, n’a pas tardé à se concrétiser. Ainsi, depuis quelques jours, des opérations communes d’entrainement des troupes américaines et sénégalaises ont lieu dans la région de Thiès.
Par cet accord, les Américains peuvent en effet accéder à des zones comme les aéroports, mais aussi les installations militaires afin de répondre à des besoins de sécurité ou de santé. Evidemment, l’on se garde pour le moment de parler de bases américaines, comme ce fut le cas de la France.
Le choix du Sénégal n'est pas anondin. La zone du Sahel est en proie à une instabilité qui pourrait s'étendre après avoir touché tout le nord Mali. L'Etat Islamique (EI) a notamment commis des attentats au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Niger et bien sûr au Mali, durant 2016, en l'espace de quelques mois seulement. De plus, on connaît les ravages que Boko Haram a commis et est en train de commettre au Nigeria, au Cameroun et au Niger.
En Afrique de l'Ouest, l'un des pays qui ont encore échappé à cette organisation se trouve être le Sénégal. D'autant qu'avec 95% de sa population musulmane, le pays pourrait être un émetteur de radicaux. Même s'ils sont rares au sein des mouvances islamistes radicales, on a eu à compter des jihadistes sénégalais. Des prédicateurs sont d'ailleurs actuellement entre les mains de la justice, à cause de leur discours qui tranche avec l'islam de tolérance prôné par les principales confréries soufies du pays, notamment les Mourides et les Tijanes.
Pour rappel, en 2010, le président Abdoulaye Wade a pris la décision de rompre avec cette tradition de présence militaire française en fermant les bases. Sur le plan diplomatique, l’ancienne métropole n’avait pas apprécié le brusque changement de Gorgui vis-à-vis de ses anciens amis.