Sénégal: l'hécatombe sur les routes ouvre à nouveau le débat sur le permis à points

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Le 28/01/2017 à 16h07, mis à jour le 28/01/2017 à 16h45

Il aura fallu un nouveau drame sur les routes du pays, pour que des voix s'élèvent à nouveau afin d'exiger l’instauration du permis à points.

Pas moins de 16 personnes ont perdu la vie ce jeudi 26 janvier en se rendant au marché Malem Hodar, l'un des nombreux souks hebdomadaires organisés un peu partout à l'intérieur du pays. «J’ai perdu 11 de mes proches, tous originaires du même village. Mes frères Kaw et Pape Mara ont tous succombé à leurs blessures», affirme El Hadji Mara qui ne peut retenir ses larmes.

Le chauffeur roulait à vive allure lorsque l’un des pneus a éclaté. Emporté par la vitesse, le chauffeur, lui-même frère d’El Hadji Mara, à perdu le contrôle du minibus. Dans le sens opposé, venait un camion citerne malien immatriculé à Bamako. Il s’ensuivit un choc frontal tellement violent que 11 passagers ont perdu la vie sur le coup. La liste des victimes se rallongera par la mort, un peu plus tard, du conducteur du camion. «Quatre des 15 blessés sont entre la vie et la mort», précise El Hadji Mara. Les blessés ont été acheminés à l’hôpital de Kaffrine pour recevoir les premiers soins.

Il s'agit d'un énième accident qui vient donner raison au ministère des Transports dans sa volonté d’instaurer le permis à points dès le premier semestre de l’année 2017. Selon le directeur des Transports routiers, «ces nouvelles dispositions entrent dans le cadre de la politique de renforcement des mesures de sécurité routière. L’Etat a initié depuis presque un an une série de réflexions pour la mise en place du permis à points. Les appels d’offres sont déjà lancés et les contrats sont en cours de négociation», a déclaré Cheikh Oumar Gaye lors d’une rencontre de sensibilisation des acteurs routiers sur le permis à points.

Et d’ajouter: «Les documents pour la mise en œuvre du permis à points sont déjà élaborés. Ce qui reste en ce moment, c’est d’aller partager avec les acteurs pour un engagement de tous les citoyens». Il a en outre tenu à préciser que ce document administratif ne concerne pas seulement les transporteurs, mais tous les automobilistes et usagers de la route.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 28/01/2017 à 16h07, mis à jour le 28/01/2017 à 16h45