Sénégal: inquiétude, l’eau manque à Dakar et Thiès

Le manque d'eau à Dakar et à Thies est devenu est véritable probléme depuis quelques jours

Le manque d'eau à Dakar et à Thies est devenu est véritable probléme depuis quelques jours. DR/

Le 20/05/2017 à 14h43, mis à jour le 20/05/2017 à 15h01

Trouver de l’eau dans certains quartiers de Dakar, relève d’un exploit. Pour avoir le précieux liquide, les populations font le tour des quartiers riverains. Le ministre de l’Hydraulique prédit un retour à la normal en 2018.

«L’eau ne suffit plus pour alime; nter Dakar et Thiès», c’est la révélation faite, ce 18 mai, à la presse par Mansour Faye, ministre de l’Hydraulique. Elle sonne comme un aveu d’impuissance face au problème d'approvisionnement en eau potable des habitants de Dakar et de Thiès, deux localités des plus peuplées au Sénégal. 

Après les désagréments connus à cause des délestages électriques dans les années 2010, les populations de Dakar et de Thiès devront faire face à un problème de manque d’eau. Selon le ministre, «le délestage (en eau) est en cours pour le rationnement des différents quartiers de Dakar et cela jusqu’en 2018». C'est dire que les population devront prendre leur mal en patience pendant encore au moins 7 mois.

Toutefois, les plus sceptiques pensent que le mal est beaucoup plus profond et que les délestages se poursuivront au-delà de 2018. Et pour cause, le démarrage de la plupart des projets liés à l’amélioration de l’approvisionnement en eau des populations de Dakar et Thiès, n'est programmé qu'en 2018. Et, en raison de leur ampleur, les travaux vont mettre du temps avant d'être livrés.

Malgré cette situation catastrophique, le ministre n'a pas hésité à vanté les réalisations de son gouvernement. «Entre 2015 et 2016, le gouvernement a mobilisé presque 427 milliards de francs Cfa (642 millions d’euros) dans le sous-secteur de l’hydraulique urbaine», avait déclaré Mansour Faye, le 21 février dernier, versant ainsi dans l’autosatisfaction en comparant cette enveloppe financière à celle dépensée par les précédents gouvernements. «C’est un montant qui dépasse largement les 266 milliards de francs Cfa (400 millions d’euros) mobilisés dans ce sous-secteur en 20 ans», avait-t-il souligné.

Continuant sur sa lancé, il avait alors fait savoir que les projets qui vont être lancés, allaient permettre de «mobiliser au moins 300.000 m3/jour». Par ailleurs, «l’Etat projette de réaliser d’ici 2021, au moins 800 systèmes d’adduction d’eau en milieu rural pour doubler ce qui a été réalisé entre 2012 et 2016 et atteindre le nouvel agenda pour les Objectifs de développement durable (ODD)», avait expliqué Mansour Faye.

Un danger public

Gouverner, ce n’est pas seulement essayer de régler des problèmes. Gouverner, c’est aussi prévoir. Il faudrait alors que le gouvernement imagine des scénarios et mette en place des stratégies pour anticiper ces déficits qui pourraient avoir de fâcheuses conséquences pour les populations.

A Dakar comme à Thiès, le manque d’eau potable pourrait entraîner la propagation de maladies liées au manque d’hygiène et poser un problème de santé publique. Pire encore, ces délestages viennent au moment où la chaleur pointe à l’horizon.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 20/05/2017 à 14h43, mis à jour le 20/05/2017 à 15h01