A une journée du mois de Ramadan, la Fédération des boulangers du Sénégal décrète une grève de 72 heures qui débute ce vendredi 26 mai 2017. Les boulangers contestent la hausse du prix du sac de farine de 50 kg de ces derniers jours.
Selon Mody Guèye, le président de la Fédération des boulangers du Sénégal, le sac de farine de 50 kg coûte actuellement 18.000 francs Cfa contre 14.200 francs Cfa, il y a une semaine. On observe ainsi une hausse de 3.800 francs Cfa (5,70 euros) sur le sac.
Il pointe du doigt l’Etat sénégalais qui à l'origine de cette inflation en raison d'une nouvelle imposition, une taxe sur la valeur ajoutée imposée aux meuniers. En faisant grève, les boulangers signifient qu'ils sont dans «l’incapacité de continuer à travailler à perte» à cause du prix élevé de la farine, a t-il précisé.
Cette hausse substantielle du prix de la farine met les boulangers en difficultés. «Nous ne pouvons plus nous fournir en farine. A cause des derniers ajustements fiscaux, nous sommes obligés d’arrêter la production du pain les vendredi, samedi et dimanche», à fait savoir Mody Guèye.
Il précise également que ce ne sera pas seulement la ville de Dakar qui sera concernée, mais ce sera «un arrêt de production de pain dans toutes les boulangeries du Sénégal». Toutefois, Mody Guèye et ses collègues rappellent que l’Etat du Sénégal a l’habitude, à la veille de chaque mois de ramadan d’exercer une pression sur les meuniers.
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«L’année dernière, l’Etat l’avait fait à 15 jours du mois de ramadan en augmentant le prix de la farine. A chaque avènement du mois de Ramadan, l’Etat augmente les prix», s’est-t-il plaint.
Le pain traditionnel «tapa lapa» comme alternative
Avec cette grève programmée par les boulangers à la veille du mois de Ramadan, les sénégalais auront du mal à trouver du pain à l’heure de la rupture du jeûne alors que les pâtisseries sont très prisées en cette période et le pain accompagne la plupart des plats.
Ainsi, cette grève des boulangers, faute de «pouvoir payer leurs employés», va être fortement ressentie par les populations.
En attendant que les boulangers et pâtissiers reprennent le travail, certains sénégalais seront obligés de se rabattre sur le pain traditionnel, communément appelé "tapa lapa".