Cette année encore, des pèlerins sénégalais, qui ont déjà payés tous les frais, risquent de ne pas faire le voyage vers les lieux saints de l’Islam.
En effet, 150 d’entre eux pourraient voir leur rêve d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam tomber à l’eau. Ils ont été abusés par des voyagistes véreux qui n’ont pas respecté leur engagement de se charger de toutes les formalités pour les acheminer vers la Mecque. Mais le professeur Abdou Aziz Kébé, délégué général au Pèlerinage, n’entend pas se limiter à un simple constat.
Actuellement à Médine, il promet de sanctionner les responsables. Il pointe du doigt les voyagistes privés qui n’ont pas respecté leurs engagements. «Tout voyagiste privé n’ayant pas honoré ses engagements vis-à-vis des pèlerins, se verra retirer son agrément», a-t-il martelé.
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Pour l’heure, les 150 pèlerins qui ont dépensé au total plus de 500 millions de francs Cfa (751.000 euros) sont laissés à eux-mêmes. A défaut d’un visa, ces candidats au Hajj, qui pourraient ne pas voir la couleur de la «Kaaba» cette année, ruminent leur colère contre les autorités sénégalaises.
La plupart de ces candidats au pèlerinage 2017, d’un âge assez avancé, accusent les autorités d’être les premiers responsables de ce fiasco. Ils les somment ainsi à trouver une solution à ce problème afin qu’ils puissent tranquillement accomplir leur pèlerinage. «On nous avait donné rendez-vous, hier lundi 21 août pour récupérer nos visas. On est au nombre de 150 à avoir décaissé une forte somme d’argent pour nous retrouver cloués à l’aéroport», se plaignent-ils.
Ces personnes ont casqué, depuis le mois de mars 2017, d’importantes sommes qui varient entre 2,8 millions et 4 millions de francs Cfa (4.210 et 6.000 euros), pour accomplir leur devoir de musulman. Mais au moment d’accomplir le voyage vers les lieux saints de l’Islam, elles apprennent que leurs visas ne sont pas prêts.
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Très remonté contre l’Etat, le vieux Ousmane Baldé, un des pèlerins laissés à Dakar, déclare que «cette situation est inadmissible». Il demande donc à «l’Eta d’agir». Car, selon lui, «c’est plus d’un demi-milliard de francs Cfa qui est en jeu».
Un phénomène récurrent
Il convient de rappeler que le problème des pèlerins laissés en rade à l’aéroport Léopold Sedar Senghor de Dakar revient chaque année. En 2015, sous la conduite de maître Khassimou Touré, leur avocat, des pèlerins abandonnés à Dakar avaient porté plainte auprès de l’Agent judiciaire de l’Etat. Ils demandaient des réparations pour ceux qui n’avaient pas pu se rendre à la Mecque et à Médine pour le pèlerinage.
Il revient ainsi à l’Etat qui livre des agréments à des voyagistes qui ne sont pas capables d’honorer leurs engagements auprès des pèlerins de trouver, sans attendre, des solutions pour que ces personnes, en majorité du troisième âge, cessent d’être arnaquées.