Le climat social qui règne actuellement au Sénégal met la population dans une situation inconfortable. Le mot d’ordre de grève de 72 heures décrété par le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a fini par bloquer le fonctionnement de tous les tribunaux ainsi que les différents services judiciaires publics.
La reprise, depuis lundi dernier, de leur grève cause de réel désagréments auprès des Sénégalais qui n’arrivent plus à obtenir leurs documents administratifs qui leur sont délivrés dans les tribunaux. Pour recevoir un simple extrait du casier judiciaire, par exemple, les demandeurs sont obligés de faire une interminable queue, ce qui crée quelques remous.
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En dehors de la justice, le secteur de la santé est aussi l’autre domaine qui souffre actuellement et les autorités sénégalaises n’arrivent pas à trouver de remède à ses maux. En effet, à cause de la mise en œuvre du treizième plan d’action de l’Alliance des Syndicats autonomes de la Santé (ASAS), la plupart des hôpitaux sénégalais tournent au ralenti.
Pire, Mbalo Dia Thiam et ses camarades de l’ASAS promettent de déclencher un quatorzième plan d’action si l’Etat reste sourd à leurs revendications.
En ce moment même, les patients ne savent plus où donner de la tête. Dans la banlieue dakaroise, où sévit actuellement une épidémie de paludisme transmis par le moustique anophèle en cette fin d’hivernage, les malades les plus chanceux sont réorientés dans les centres secondaires de santé.
Là, les médecins et infirmiers ne traitent que les cas d’urgence. Malheureusement, seuls les patients qui en ont les moyens peuvent s'offrir ce luxe de se faire soigner dans des cliniques qui affichent souvent des tarifs hors de la portée de la majorité des Sénégalais. Cette situation sans précédent a pour conséquence que certains malades se rabattent sur l’automédication et la médecine traditionnelle, qui les exposent à des complications comme l'insuffisance rénale.
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Le constat est ainsi unanime poiur les Sénégalais. Si la grève du Sytjust et de l’ASAS perdure, la population va davantage souffrir. Et le plus inquiétant est que les autorités sénégalaises concernées et les syndicats ne font pas l’effort d'assainir la situation.
Aujourd’hui, tout semble indiquer dans la démarche de l’Etat que la Justice et la Santé ne sont pas des secteurs prioritaires. Mais la question récurrente que se posent les Sénégalais est de savoir quels pourraient bien être les autres secteurs plus prioritaires que ces deux-là?