Plusieurs années après la découverte d'un gisement de zircon, la population de Niafrang, dans le département de Bignona de la région de Ziguinchor n’arrivent toujours pas à en voir la couleur, plusieurs années après cette découverte.
Les habitants accusent des intérêts français de manipulation pour bénéficier de ce projet d'extraction minière, qui est pourtant déjà entre les mains d'une société australienne, Astron.
Le matériel de cette entreprise, censée creuser un forage hydraulique au bénéfice des populations de la communauté rurale Kabadio de l’arrondissement du département de Bignana, est bloqué à Diouloulou, dans le même département.
Les autorités locales usent du prétexte d’un défaut d’autorisation de la société en charge de réaliser les travaux, et immobilisent le matériel.
Mais cette lenteur administrative est interprétée par les populations comme une énième manœuvre commandée par «la main sournoise chargée de mettre en œuvre l’agenda caché de la France» qui veut retarder le travail de la société australienne, Astron, bénéficière du marché d’exploitation du Zircon de Niafrang.
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Pour Ibrahima Diaw, conseiller technique d’Astron, qui animait une conférence de presse à Ziguinchor, le retard apporté à l’exploitation du zircon est une stratégie française qui veut faire main basse, comme c’est le cas des blocs pétroliers de Rufisque offshore, sur les ressources naturelles du Sénégal.
Pourtant, selon lui, ce forage qui devait être creusé à Kabadio répond à un besoin urgent en ressources hydrauliques de la population locale, qui peine à trouver de l’eau potable.
L’électrification de la localité, la réfection de la mosquée, la connexion au réseau téléphonique de Kabadio et des zones environnantes qui sont obligées d’utiliser le réseau gambien pour communiquer, faisaient également partie des revendications des villageois.
La directrice de l’exploitation d’Astron s’était engagée à réaliser tous ces projets.
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Selon toujours le conseiller technique d’Astron, la section locale du Forum civil serait, au détriment des populations, à la merci de la France.
D'ailleurs, la dernière trouvaille de cette organisation de la société civile, soutient-il, est d’associer à ces manoeuvres, le comité de lutte contre l’exploitation du zircon en l’invitant à participer à un atelier de formation qui aura lieu au foyer des jeunes de Niafrang.
«Officiellement, il s’agira d’une formation sur l’étude d’impact environnemental du projet, mais, en réalité, les participants seront initiés aux techniques de blocage pour mieux s’opposer aux travaux», soutient Ibrahima Diaw.
Les défenseurs du projet d’exploitation du zircon par la société australienne sont du même avis. «Par ces actes répréhensibles, la France met en œuvre sa volonté de s’accaparer les richesses nationales», disent-ils.
Mais les sages du village de Kabadio n’entendent se laisser faire. «C’est nous qui avons voulu ce projet. Nous somme sûrs que la France nous réserve d’autres manœuvres et d'autres manigances pour faire fuir la société australienne, Astron. Mais elle nous trouvera face à elle, a prévenu Oumar Diabang, représentant des sages de Kabadio.