Le Sénégal, parmi les 11 pays important les déchets plastiques des Etats-Unis

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Le 05/07/2019 à 10h54, mis à jour le 05/07/2019 à 11h20

Le Sénégal importe chaque année plusieurs milliers de tonne de déchets plastiques en provenance des Etats Unis. En seulement 3 mois, 3.000 tonnes de ces déchets ont été déversées dans le pays. Une situation que déplore Greenpeace.

L’importation des déchets plastiques des Etats-Unis par le Sénégal inquiète Greenpeace. Dans un article publié le 17 juin 2019 et intitulé «Où va ton plastique: une enquête mondiale révèle le secret de l’Amérique», le journal anglais «The Guardian» révélait que le Sénégal faisait partie des 11 pays dans le monde où des centaines de milliers de tonnes de déchets plastiques en provenance du pays de l’Oncle Sam étaient exportées.

"Les nouvelles destinations phare pour le recyclage des déchets plastiques sont parmi les pays les plus pauvres dans le monde, notamment Bangladesh, le Laos, l'Ethiopie, le Sénégal, qui offrent main-d'oeuvre bon marché", écrit The Guardian. 

Pire encore, «au cours des 3 premiers mois de cette année, le Sénégal à importé 1.000 tonnes de déchets plastiques par mois» note, dans un communiqué, Greenpeace Afrique. L’organisation de défense de l’environnement est étonnée d’apprendre cette importation de déchets plastiques très nocifs pour l’environnement immédiat des populations et l’écosystème marin.

«Nous assistons tous les jours à des images inquiétantes de plages couvertes de déchets plastiques. L’ampleur de la contamination du milieu marin par les déchets plastiques est aussi énorme», déplorent les experts de Greenpeace. 

Néanmois, il convient de noter que les déchets plastiques importés par le Sénégal dont parle Greenpeace, sont destinés à servir de matière première pour la production d'autres articles. En leur donnant une seconde vie, ces importations sont plutôt considérées comme rendant service à la planète, se défendent les autorités sénégalaises. D'autant que le coût d'acquisition d'une tonne de plastique à recycler est nettement plus faible que les granulés utilisés par l'industrie. 

Cet argument n'a pas convaincu les écologistes de Greenpeace, qui en plus de s'opposer à la venue de cette matière première, demandent que des mesures supplémentaires soient prises. Ils recommandent ainsi à l’Etat du Sénégal de réduire, et même interdire complètement l’utilisation des emballages en plastique, «au lieu d’en importer des tonnes d’autres pays».

L’éradication de ce phénomène qui constitue une menace pour l’environnement ne sera pas une mince affaire. Mais, précisent les experts de Greenpeace, avec «des mesures fortes», le Sénégal pourrait arriver à «inverser le cours de la pollution plastique».

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 05/07/2019 à 10h54, mis à jour le 05/07/2019 à 11h20