Sénégal: les hôpitaux sommés de prendre en charge les patients aux urgences

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Le 06/01/2020 à 10h46, mis à jour le 06/01/2020 à 10h47

Au Sénégal les malades et victimes d'accidents ne cessent de se plaindre de l’indifférence du personnel hospitalier. Le ministère de la Santé vient d'envoyer une lettre-circulaire à l'ensemble des hôpitaux, les obligeants à prodiguer les premiers soins, même en l'absence de garanties financières.

Une première dans l’administration hospitalière sénégalaise. Suite au décès d'un jeune homme qui a suscité l'émoi dans l'opinion publique, les autorités sanitaires se sont enfin décidées à réagir.

Désormais, les premiers soins seront prodigués obligatoirement par les urgences des hôpitaux, que les patients présentent ou non des garanties financières. 

Médecins et infirmiers sont tenus de prodiguer au moins les premiers soins aux malades qu’ils reçoivent. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, dans une lettre-circulaire adressée aux directeurs d’hôpitaux, les somme de respecter un certain nombre de directives.

"Désormais, aucun hôpital ne peut rejeter un malade en urgence ; si la structure n’a pas de place, c’est la responsabilité de l’hôpital de gérer la référence du malade dans une autre structure et de le transporter par ambulance obligatoirement".

Le ministre exige que les médecins et personnels de garde soient accessibles 24h/24 au téléphone pour la gestion des urgences. Les numéros de téléphone devront aussi être communiqués à l’ensemble des structures de santé.

Cette décision a été prise après la mort atroce et lente le 27 décembre vers Keur Massar d’un jeune homme, victime d'un accident de la circulation, qui n’avait pourtant qu’une blessure à la jambe. Mais qu’aucune structure hospitalière publique, sur la dizaine que compte la capitale, ne voulait prendre en charge.

D'établissement de santé en établissement, trainé par son frère jumeau, le jeune Ousseynou Diagne, fini par mourir après s’être vidé de son sang entre 18h et 2h du matin.

L’hôpital Principal de Dakar où la famille avait porté tous ses espoirs et dans lequel les services médicaux n’ont même pas daigné lui administrer un médicament pour soulager ses douleurs, sera par la suite incriminé, notamment avec le témoignage glaçant du frère de la victime. Pour calmer la colère de la famille et des Sénégalais, les autorités du ministère de la sante avaient relevé de ses fonctions, le médecin chef de l’hôpital.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 06/01/2020 à 10h46, mis à jour le 06/01/2020 à 10h47