A ses débuts, le collectif "Noo Lank" n’était composé que d’activistes et de mouvements de la société civile. Mais elle peinait à mobiliser. Ses dirigeants ont alors entrepris d’associer les leaders de l’opposition à leur combat afin de gagner en popularité
C’est ainsi qu’ils ont approché l’ancien président de la république, Abdoulaye Wade, qui leur a manifesté son soutien moral et financier. Un dernier point qui allait poser problème avec certains membres qui pensaient qu’accepter ce financement les mettrait à la merci de l’ancien président, connu pour avoir un compte personnel à régler avec Macky Sall qui a empêché à son fils, Karim Wade, d’être candidat à la dernière élection présidentielle.
Là-dessus, le coordonnateur du collectif, Fadel Barro, dira que "c’est une cotisation du PDS, en tant que membre de leur collectif, et non de Me Abdoulaye Wade".
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Mais la dernière goutte qui aura fait déborder le vase est cette sortie du médiateur de la république qui travaillait pour une rencontre entre le collectif et le président de la République.
Une rencontre n’est pas exclue au sein du collectif "Ñoo Lank, Ñoo Bagn". Mais, les leaders du mouvement de résistance posent leurs conditions.
Selon Aliou Sané, coordonnateur de Y'en a marre, mouvement citoyen faisant également partie de Noo Lank, si une telle rencontre peut alléger la souffrance des Sénégalais, ils sont preneurs.
"L’important est que le problème des Sénégalais soit réglé", signale-t-il. Toutefois, insiste le coordonnateur du Collectif, il est totalement exclu de rencontrer le président Macky Sall sans leurs camarades, détenus en prison depuis plus d’un mois, en l’occurrence, Guy Marius Sagna, Fallou Galass et Ousmane Sarr. Une position que ne partage pas la GFC (Génération des forces citoyennes). Selon son coordonnateur, la décision de Y’en a marre n’engage pas le collectif.
"Si le président de la République est disposé à nous recevoir, je pense que nous devons le rencontrer. Les activistes comme Frapp/France dégage ou encore le mouvement ’’Y’en a marre’’ s’y opposent mais nous, nous pensons que c’est une décision unilatérale. En tant qu’organisation de la société civile, notre mission, c’est une mission de veille et d’alerte, pas de faire de l’activisme dans l’affrontement continu", se démarque Mame Cheikh Seck.
Mis sur pied dès l’annonce de la hausse du prix de l’électricité, le collectif Noo Lank est aujourd’hui en eaux troubles avec l’emprisonnement de son leader charismatique, Guy Marius Sagna, et les désistements qui ne cessent de l’affaiblir.