Selon le site d'information Seneweb, le Khalife des Mourides, la puissante confrérie soufie sénégalaise, vient de décider de l'interdiction des rassemblements à caractère religieux. Dans la foulée, il a également offert la rondelette somme de 200 millions de Fcfa au gouvernement pour le soutenir dans la lutte contre le Coronavirus. Selon son porte-parole, ce don est destiné à servir d'exemple aux fidèles pour les inciter à accompagner les autorités dans cette période critique, chacun en fonction de ses moyens.
La communauté mouride, après la tenue du Magal de Porokhane début mars, s'apprêtait à organiser l'une de ses plus grandes manifestations le 22 mars, en l'occurrence le Kazu (i.e. le 27) Rajab, correspondant à la 27e nuit du mois musulman de Rajab. Il s'agit de l'anniversaire de la naissance du deuxième khalife de la confrérie, Serigne Fallou Mbacké, qui commémore aussi la nuit du voyage nocturne du Prophète Mohamed de la Mecque à Jérusalem.
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Le Kazu Rajab était redouté parce que des centaines de milliers de pélerins étaient attendus à Touba, ville sainte qui compte désomais 6 cas avérés de coronavirus. En effet, un sénégalais résident en Italie est revenu le 5 mars et a contaminé cinq autres membres de sa famille. les tests se poursuivent pour six autres personnes avec lesquelles il était en contact.
Depuis plusieurs jours, beaucoup de Sénégalais demandaient que ces manifestations religieuses soient annulées le temps qu'on y voit plus clair. D'autres estimaient également que le Sénégal doit s'empresser de suspendre les vols aériens en provenance des pays à risque, notamment ceux de l'Union européenne. Evidemment, ils attendaient surtout des mesures administratives venant des plus hautes autorités de l'Etat.
Sauf que, dès qu'il s'agit de décision touchant à la vie des communautés religieuses, les autorités publiques montrent leur réticence pour éviter les amalgames qui peuvent leur être politiquement fatals. En effet, l'Etat laïc de par la constitution évite néanmoins qu'on l'accuse d'aller à l'encontre des religions.
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Le Khalife des mourides, par la voix de son porte-parole, avait pourtant tendu la perche au gouvernement. Juste avant le Magal de Porokhane, ce dernier avait rappeler un célèbre hadith du prophète. "Si la peste est déclarée dans une région, alors que vous n'y êtes pas ne vous y rendez pas. Si vous êtes déjà, alors n'en sortez pas", avait-il dit citant Muslim et Boukhari. De même, il a fait part de la décision de Cheikh Ahmadou Bamba d'annuler toutes les manifestations lors du Mouloud de l'année 1917 et 1918 sur demande des autorités coloniales. Une peste s'était alors déclarée dans tout le pays.