Dakar signataire de la convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel s'était engagé à terminer le déminage en Casamance d'ici mars 2021, mais c'est un pari bien difficile à tenir. Interrogé par les confrères de Radio France Internationale (RFI), le colonel Barham Ndiaye, directeur du centre de déminage en Casamance reconnaît que "ce ne sera pas possible, notamment à cause de l'arrêt des opérations suite à la pandémie du Covid-19". En attendant, elles continuent à faire des victimes.
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Ainsi en début de semaine, l’Armée sénégalaise a perdu deux éléments après que leur véhicule a sauté sur une mine antichar dans la zone de Bissine située au sud-ouest de Ziguinchor, où elle mène des opérations de sécurisation pour permettre aux populations civiles de rejoindre leurs villages qu’elles ont abandonnés depuis des décennies à cause de la rébellion. Un accident qui a également fait deux blessés graves, toujours du côté de l’armée.
Selon la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), qui donne l’information, "les faits se sont déroulés aux environs de 14h 17 sur l’axe Bissine-Diagnon dans la commune d’Adéane". L’accident est arrivé lors d’opérations d’accompagnement pour le retour des populations dans le secteur de Bissine ou l’armée contribue également à la lutte contre le trafic de bois, le vol de bétail et les bandes armées qui écument la zone longtemps dépeuplée de ses habitants à cause de l’insécurité.
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D’après la Dirpa, les dépouilles des deux militaires ainsi que les blessés ont été évacués à Ziguinchor. "Des victimes dont les familles ont été informées et qui bénéficieront du soutien nécessaire, notamment au plan psychologique", informe la Direction de l’information des relations publiques des armées (DIRPA).
Il faut dire que la guerre en Casamance a provoqué plusieurs dizaines de morts et des déplacements de population par milliers qui n'ont cessé d’errer depuis les années 1980 par crainte des attaques des bandes armées. Aujourd’hui tout est sur le point de rentrer dans l’ordre, mais ces opérations déjà entachées par trois accidents successifs en 8 jours risquent de réveiller la crainte des populations qui avaient fini par accepter un retour chez elles. Car deux autres accidents n'ayant pas fait de victimes s'étaient également produits la semaine dernière.