L’affaire des oryx morts après avoir été transportés dans la réserve privée du ministère de l’Environnement continue de défrayer la chronique, au gré des nombreuses révélations sur l’affaire, mais aussi et surtout des indignations de la plupart des Sénégalais. La dernière révélation en date est venue d’un expert des eaux et forêts qui a clairement affirmé que deux gazelles oryx, et non six, étaient mortes suite à leur transport dans des conditions désastreuses. Mais le plus grave c’est que les deux bêtes ont été achevées puis transformées en steak par le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall.
Selon l’expert, les oryx n’avaient pas été endormis, comme l’exigent les normes de transport des animaux sauvages. De même, de simples pick-up, sommairement aménagés, ont servi à les amener nuitamment de Ranérou à Dakar, sur une distance de plus de 300km. Ce qui ressemble plus à un vol qu’à un transfert entre réserves publique et privée.
Ce sont donc ces conditions de transport qui sont à l’origine des fractures de deux des six bêtes. Devant l’impossibilité de les prendre en charge sur le plan vétérinaire, elles ont été purement et simplement abattues et leur viande a terminé sur des barbecues. Un acte particulièrement ignoble, au vu de la menace qui pèse sur l’espèce Oryx Gazelle.
Lire aussi : Sénégal: le ministre de l'environnement responsable de la mort de 6 oryx pour son plaisir personnel
Actuellement, pour bénéficier d’un transfert de tels spécimens en bonne et due forme, il faut débourser entre 70 et 100 millions de francs CFA, soit près de 150.000 euros par tête, ce que, bien entendu, Abdou Karim Sall n’a pas payé.
Pour le moment aucune sanction n’a été prise par le président de la République et le ministre a affirmé être « droit dans ses bottes », mais les réactions se multiplient. En effet, l’ambassadeur d’Israël au Sénégal a envoyé une demande d’explication à la diplomatie sénégalaise pour tirer cette affaire au clair. C’est qu’en 1999 Israël a bien voulu gratifier le Sénégal de 8 oryx, qui, en se multipliant, ont repeuplé de 400 têtes les plaines du centre du pays. Et, jamais, aucun acte de braconnage n’a été constaté. Jusqu’à ce que le ministre de l’Environnement himself en mette deux dans son assiette.
Outre la demande d’explication de Tel-Aviv, le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade a de son côté décidé de porter l’affaire devant la justice, et d’ester contre Abdou Karim Sall, pour braconnage et cruauté envers une espèce animale protégée.