Plusieurs militants du parti Pastef/Les Patriotes ont été interpellés lorsque la police a voulu les disperser, lundi 8 février 2021, devant le domicile de leur leader Ousmane Sonko qui affirme faire l'objet d'une véritable cabale de la part du régime de Macky Sall, qui chercherait à l'éliminir politiquement.
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Ce jour-là, 8 février au matin, la gendarmerie nationale l'avait convoqué dans le cadre d'une enquête sur une accusation de viol portée contre lui par une jeune dame qui travaille dans un institut de beauté fréquenté par le député. Sauf qu'en vertu de son immunité parlementaire et des nombreuses contradictions révélées par les premières auditions, il a appelé ses militants à la résistance. Du coup, plusieurs dizaines de jeunes sont venus lui témoigner leur soutien.
La police ne l'entendant pas de cette oreille, surtout dans une période d'état d'urgence sanitaire décrété par le gouvernement, a jugé bon de disperser ce qu'elle considère comme un rassemblement interdit. Des grenades lacrymogènes seront jetées et au moins une qurantaine de personnes seront arrêtées.
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Des membres de la société civile et des responsbles du Pastef/Les Patriotes ont évoqué au moins trois cas de torture. On aurait refusé des soins à l'un des militants interpellés et qui a eu une grave blessure à l'épaule. Un autre aurait subi des sévices à ses parties génitales. "C'est moi-même qui lui ai acheté des médicaments pour soigner ses blessures", dira Bassirou Diomaye Faye, le responsable des cadres du Pastef. Et un troisième aurait reçu des coups de crosse de fusil alors qu'il était transporté dans le véhicule de police.
Mais le service de communication de la Sûreté nationale n'est pas du tout de cet avis. "Depuis quelques jours, à travers des sorties médiatiques, des personnes se réclamant de la société civile ont fait état de supposés cas de torture relevés dans les services de Police. En effet, au cours de ces déclarations, ces personnes ont affirmé sans ambages que les personnes interpellées lors des attroupements du 8 février dernier, ont fait l’objet de torture durant leur période de garde à vue’’, indique un communiqué de la police.
Le document ajoute que la Police nationale se réserve le droit de poursuivre toute personne diffusant ce qu'elle considère comme des affirmations calomnieuses visant à nuire à l'image de l'institution.
Mais ces menaces sont dénoncées à leur tour par les citoyens qui trouvent que le rôle de la police est de protéger et non de nier l'évidence. Ces Sénégalais interrogés estiment que la police torture bel et bien des prisonniers.