Sénégal: «Les bàjjen'u gox», des marraines de quartier ou assistantes sociales adaptées à la réalité locale

VidéoAu Sénégal, l’accès au système de santé reste difficile pour de nombreuses femmes. Un frein au développement que les autorités tentent de contourner depuis des années, grâce à l’engagement des bàjjen'u gox, ces marraines de quartier.

Le 27/02/2022 à 08h48, mis à jour le 27/02/2022 à 08h50

Le but de cette initiative, lancée sous le régime de l’ancien président Abdoulaye Wade, en 2010 dans les 14 régions du Sénégal, est de rapprocher la femme du système de santé.

A ses débuts, ce programme s’appuyait sur 8.600 femmes bénévoles qui agissaient à titre d’intermédiaires entre les structures de la santé et la population. «Cette initiative utilisait la figure de la bàjjen, la “marraine” dans la langue locale, le wolof. Bàjjen signifie littéralement la sœur du père et dans la culture sénégalaise, elle a un rôle de confidente. L'idée était de confier à des femmes dynamiques, leaders reconnues dans leur quartier, un rôle dans la sensibilisation à la santé maternelle. Dans ce pays, comme dans beaucoup d’autres en Afrique, l’éducation sexuelle laisse à désirer. Et c’est là qu’interviennent les bàjjen'u gox.

Le succès de la démarche repose en effet sur l’engagement de toute la communauté, y compris celui des chefs religieux, soutien indispensable dans un pays où 95 % de la population est musulmane. Des comités de pilotage regroupant chefs religieux, maires, chefs de quartier et acteurs communautaires encadrent, accompagnent et appuient ces associations. Seul problème, la réalité économique qui a vite rattrapé les bénévoles. Il leur est difficile de concilier vie de famille, activité économique et engagement communautaire.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 27/02/2022 à 08h48, mis à jour le 27/02/2022 à 08h50