Ils s'appellent Tigre Junior, R5, Mbës Mu Dàru, Ness 2, des surnoms plutôt que leurs vrais noms pour éviter que leurs adversaires ne leur jettent un mauvais sort. Leurs points communs restent qu'ils ont un physique de gladiateur et qu'ils aspirent à devenir de grands lutteurs et, pourquoi pas, s'arroger un jour le titre tant convoité de "Roi des arènes". Mais avant d'en arriver à ce niveau, ils ont encore un très long chemin à parcourir, notamment en s'entraînant six jours sur sept et en se privant de beaucoup d'activités ou loisirs.
Ce mardi 7 septembre 2021, au bord de l'une des nombreuses plages de la banlieue dakaroise, les poulains de l'écurie Lansar sont à l'entraînement. Ils espèrent susciter l'intérêt chez un promoteur pour qu'un combat soit programmé, avec à la clé un contrat payé à coup de millions de Fcfa.
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Au Sénégal, ce sport a été révolutionné dans les années 1990 avec Mouhamed Ndao, dit Tyson, qui voulait que les lutteurs gagnent 100 millions de fcfa par combat (150.000 euros). Chahuté à l’époque,Tyson, qui se qualifiait de businessman, n’a pas mis longtemps à atteindre cet objectif. Aujourd’hui, les cachets vont jusqu'à 300 millions de Fcfa (près de 500.000 euros) pour un seul combat. Deux contrats pareils dans l'année et le lutteur engrange un million d'euros.
C'est pourquoi les jeunes sont de plus en plus nombreux à se lancer dans ce sport très exigeant. Il leur faut consentir beaucoup de sacrifices: un entraînement intense, une bonne hygiène de vie et une alimentation saine, sans oublier le côté mystique auquel ils croient tous et qui occupe une place importante dans le folklore qui accompagne chaque combat de lutte sénégalaise.