Depuis la fin de l’année 2023, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que certains quartiers de la métropole économique ne se plaignent des coupures d’eau en raison des réparations des canalisations vieillissantes planifiées par les autorités locales.
Mercredi, la société en charge du traitement de l’eau dans la province de Gauteng «Rand Water» a annoncé qu’une de ses stations de pompage sera suspendue suite à une coupure d’électricité massive, laissant de larges parties de Johannesburg sans eau.
Selon Craig Sheridan, directeur du Centre de recherche et de développement sur l’eau à l’Université du Witwatersrand (Johannesburg), les dirigeants de la ville gèrent mal les finances locales, ce qui provoque la détérioration des services publics de base, y compris l’approvisionnement en eau.
Il a précisé que le coût d’entretien des infrastructures d’eau s’élève à plus de 105 millions de dollars par an (2 milliards de rands), mais seulement 52 millions de dollars (1 milliard de rands) sont alloués.
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Dans ce sens, M. Sheridan a expliqué que les infrastructures hydriques vieillissent et les canalisations rouillent et s’abîment, provoquant des fuites d’eau énormes avant qu’elles ne soient réparées.
Même son de cloche chez Anja du Plessis, professeure agrégée et experte en gestion de l’eau à l’Université d’Afrique du Sud, qui a expliqué que «les conseils élus de la métropole sont de parfaits exemples de la mauvaise gouvernance, de la gestion déficiente de l’eau, ainsi que de l’absence de volonté politique au cours des deux dernières décennies».
«Le manque de planification et de gestion de la demande croissante en eau due à l’augmentation de la population, à la migration et à l’expansion des zones urbaines est l’une des causes majeures de la situation actuelle», a-t-elle poursuivi.
Par ailleurs, elle a signalé qu’à Johannesburg, au moins 41% de l’eau potable traitée est perdue avant même d’atteindre le consommateur.