Afrique du Sud: l’assassin du militant anti-apartheid Chris Hani poignardé en prison

Janusz Walus, l'assassin du militant anti-apartheid Chris Hani en 1993.

Janusz Walus, l'assassin du militant anti-apartheid Chris Hani en 1993.

Le 29/11/2022 à 21h23

L’assassin du militant anti-apartheid Chris Hani a été poignardé dans une prison sud-africaine, deux jours avant la date limite pour sa remise en liberté conditionnelle controversée, a-t-on appris mardi auprès de l’administration pénitentiaire.

«Le département des services correctionnels (DCS) confirme le malheureux incident au cours duquel le détenu Janusz Walus a été poignardé», a déclaré l’administration des prisons dans un communiqué.

«Le détenu est (dans un état) stable», a-t-elle précisé, ajoutant que le blessé recevait actuellement «les soins nécessaires».

Selon les premières constatations, Walus, 69 ans, a été poignardé par un autre détenu, selon les services correctionnels qui ont annoncé l’ouverture d’une enquête.

La justice a accordé la semaine dernière une libération anticipée à cet immigré polonais lié à l’extrême droite blanche afrikaner qui avait tué Chris Hani en 1993. Il devait être remis en liberté au plus tard le 1er décembre, selon la décision de la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays.

La veuve de Chris Hani avait dénoncé un « jugement diabolique ». Et une manifestation contre sa libération a rassemblé plusieurs dizaines de personnes samedi, à l’appel du parti historique au pouvoir l’ANC.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la tombe de Chris Hani, située dans la municipalité d’Ekurhuleni à l’est de Johannesburg, a été vandalisée.

Leader communiste et haut responsable de la branche armée du parti de la libération, Chris Hani, 50 ans, avait été tué à bout portant dans l’allée de son garage le 10 avril 1993 par Janusz Walus.

A l’époque, de délicates négociations avec le pouvoir blanc en vue des premières élections démocratiques dans le pays étaient en cours.

L’assassinat avait exacerbé les tensions raciales et provoqué de violentes émeutes dans les townships d’une Afrique du Sud secouée par les derniers soubresauts du régime raciste. Dans un vibrant discours télévisé, Nelson Mandela avait appelé au calme.

Janusz Walus avait été condamné à mort mais le nouveau régime ayant aboli la peine capitale en 1994, sa peine avait été commuée en réclusion à perpétuité.

Il était éligible à la liberté conditionnelle depuis une vingtaine d’années. Ses demandes précédentes avaient toutes été rejetées.

La mort de Chris Hani, au Panthéon des héros de la lutte anti-apartheid, est commémorée chaque année en Afrique du Sud.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/11/2022 à 21h23