L’autorité sud-africaine de régulation de l’énergie a permis jeudi à Eskom d’augmenter ses tarifs de 18,65% à partir du mois d’avril, alors que le groupe public affiche une dette de 400 milliards de rands (23,3 milliards de dollars).
Eskom, qui avait demandé une augmentation de 32%, a salué la «difficile décision» prise par le régulateur, en soulignant que la hausse obtenue allait «contribuer positivement» et «durablement» au redressement des finances du groupe.
Cette augmentation des prix est «injuste et cruelle», car les consommateurs vont devoir «payer plus pour l’électricité qu’ils n’ont pas», a protesté de son côté le député Ghaleb Cachalia du premier parti d’opposition du pays, l’Alliance démocratique (DA).
«Ce sera un coup dévastateur pour les travailleurs et les entreprises qui luttent pour survivre dans une économie encore sous le choc des fermetures dues au Covid-19» et confrontées à «l’inflation galopante», a dénoncé la principale centrale syndicale Cosatu.
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Selon des analystes, les difficultés de l’entreprise publique sont le résultat d’années de mauvaise gestion, de mauvais entretien des installations et de corruption.
La société, qui produit plus de 90% de l’électricité du pays, a eu à sa tête plus d’une douzaine de PDG au cours des quinze dernières années.
L’Afrique du Sud souffre depuis des années de coupures d’électricité programmées, alors qu’Eskom ne parvient pas à suivre le niveau de la demande et à entretenir ses infrastructures au charbon vieillissantes. Mais les coupures ont atteint des records ces douze derniers mois et l’entreprise a pointé la responsabilité des sabotages et pillages.
Cette semaine, le groupe a annoncé qu’il y aurait des coupures de courant qui dureront jusqu’à près de 12 heures par jour, à cause d’une panne dans ses installations.
Le gouvernement, qui s’est engagé à faire reprendre par l’Etat la moitié de la dette d’Eskom, avait annoncé en décembre qu’il avait commencé à déployer des troupes de l’armée pour protéger les centrales électriques.