«Nous sommes très contents de la levée de l’embargo (...) pour nous c’est comme un jour de fête, car tout va revenir à la normale», exulte Abdoul Aziz Issoufou, commerçant au Grand marché de Niamey, poumon économique de la capitale nigérienne.
«Le mois de Ramadan arrive (mi-mars), on espère une baisse des prix des produits de première nécessité, alors riches et pauvres pourront trouver de quoi nourrir leur famille», dit-il à l’AFP.
Selon Eric Daniel, un habitant de Niamey, «la levée des sanctions est une très bonne chose» pour ce pays d’environ 26 millions d’habitants, majoritairement musulman.
Désormais, «tous les Nigériens doivent travailler en symbiose» avec «les alliés, les pays de la Cedeao, qui on été un peu durs avec nous», estime-t-il.
A Tahoua (sud-ouest), la nouvelle a été accueillie par des coups de klaxons, des parades à motos et en voiture.
«La levée des sanctions était attendue par une grande majorité de Nigériens», se réjouit l’économiste Hima Garba. Mais aussi par les populations des pays voisins, comme le Nigeria et le Bénin, avec qui les échanges commerciaux sont nombreux.
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En revanche, il rappelle que les frontières du Niger sont en proie au banditisme et aux attaques jihadistes, auxquels le pays est confronté sur plusieurs parties de son territoire.
A l’issue d’un sommet samedi à Abuja, les chefs d’Etat des pays membres la Cedeao ont décidé «de lever avec effet immédiat» les plus lourdes sanctions qu’ils avaient imposées le 30 juillet dernier au Niger, quatre jours après la prise du pouvoir à Niamey par un régime militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Réouverture des frontières et de l’espace aérien nigérien, reprise des transactions financières entre les pays de la Cedeao et le Niger et dégel des avoirs de l’Etat nigérien: une décision justifiée par des raisons humanitaires, a annoncé l’organisation.
Dimanche midi, les autorités nigériennes n’avaient pas encore réagi à cette annonce de l’organisation régionale, dont le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé leur sortie fin janvier après s’être regroupés au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Les sanctions régionales ont durement éprouvé le Niger, où le taux de pauvreté extrême dépasse les 40% selon la Banque mondiale.