Burkina Faso: Dix-sept sculpteurs, issus de neuf pays, ont transformé Laongo en musée à ciel ouvert

sculpteur sur granite de Laongo

Le 26/10/2024 à 12h25

VidéoLe symposium international de sculptures sur granit de Laongo, un des symboles forts du rayonnement culturel burkinabè, s’est tenu du 3 au 24 octobre, malgré le contexte sécuritaire difficile. Cette édition a réuni 17 artistes de neuf pays pour créer des œuvres sur le thème de l’amour et de la coexistence.

Le 14e Symposium international de sculpture sur granit, tenu du 3 au 24 octobre à Laongo, au Burkina Faso, a rassemblé dix-sept artistes venus de neuf pays pour créer des œuvres autour du thème de l’amour et de la coexistence. Ils ont sculpté plusieurs pièces, désormais devenues des attractions touristiques qui font de Laongo un véritable musée à ciel ouvert pour les visiteurs.

Pape Alioune Gueye, sculpteur représentant le Sénégal à cette édition, peaufine son œuvre sous un soleil de plomb. Bien qu’il ait déjà entrepris des créations de plus grande envergure, celle-ci, il la souhaite plus énigmatique, la décrivant comme une œuvre de sagesse. «J’appelle cette œuvre la sagesse parce que le personnage, qui ne peut ni voir ni entendre, est contraint de fermer la bouche et de se taire», explique-t-il.

C’est avec fierté qu’il dit avoir accepté de faire partie de la cohorte d’artistes de l’édition 2024 du symposium, et il avoue avoir rarement travaillé sur un granit aussi dur que celui du Burkina Faso. Malgré l’absence de matériel adapté aux spécificités de ce m, il considère cette expérience enrichissante, lui permettant de découvrir des œuvres aussi magnifiques que celles réalisées par ses confrères.

«Je trouve que ce symposium a été très bien organisé. Nous, les artistes, sommes ravis d’être ici, car cela a un impact sur notre carrière, et quand nous nous produisons à l’étranger, nous nous distinguons», poursuit Pape Alioune Gueye.

Non loin de là, Indépendance Dougnon, artiste malienne participant pour la première fois au symposium, travaille sur une œuvre symbolisant un homme et une femme, pour souligner l’importance du vivre ensemble.

«Il est essentiel de semer l’amour partout où l’on passe. Chacun d’entre nous a quitté son pays pour venir au Burkina Faso, où nous travaillons ensemble. C’est aussi cela, l’amour. Nous ne nous connaissions pas avant», explique-t-elle, admettant que l’idée de revenir à la prochaine édition lui trotte déjà dans la tête.

Le thème de l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est également invité à cette édition. Ouatta Bamoussa, sculpteur burkinabè qui participe aussi pour la première fois, a choisi d’honorer les forces armées des pays de l’AES. «L’AES représente ici les trois bras qui se tiennent, tandis qu’un autre bras porte un cœur avec un oiseau symbolisant la paix et un drapeau qui flotte. Et à côté de ce cœur, il y a un bras qui symbolise la devise du Burkina Faso: ”La patrie ou la mort, nous vaincrons”», explique l’artiste.

Depuis trente-cinq ans, la créativité est au rendez-vous sur ce site. Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, a salué la contribution des artistes à la résilience du pays.

Pour rappel, 17 d’artistes ont participé à la résidence, venant de neuf pays répartis sur les continents asiatique, européen et africain: Inde, France, République Démocratique du Congo, Zimbabwe, Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Mali et Burkina Faso.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 26/10/2024 à 12h25