Burkina Faso: «Tout est cher», l’inflation n’épargne ni la caisse des commerçants ni la marmite de leurs clients

Vendeuse de légumes et de condiments au marché de Kalgondé à Ouagadougou.

Le 28/06/2024 à 15h37

VidéoLe retour de la paix et de la sécurité, est le vœu le plus cher des vendeuses de légumes et de condiments à Ouagadougou. Les conflits armés empêchant les agriculteurs d’accéder à leurs champs, l’offre se fait rare et les prix s’envolent. Un engrenage qui ne fait l’affaire ni des ménages ni des commerçants.

Cela fait quelques semaines que la flambée des prix de certains produits de base sévit les marchés dans plusieurs villes du pays. Plusieurs légumes sont devenus rares et les quantités servies aux clients ont considérablement diminué. Au marché de Kalgondé à Ouagadougou, des clients comme Abigael s’inquiètent ne ne pouvoir faire bouillir la marmite.

«Je suis venue acheter mes condiments, mais franchement c’est difficile. Tout est cher. Cinq tomates valent 500 francs. La hausse des prix nous pose des problèmes. Il m’a fallu débourser 3.000 francs (environ 4,5 euros) pour faire ces achats que je tiens dans ma main. Avec la hausse des prix, les femmes souffrent énormément», explique Abigael Zongo, une cliente à la recherche de quoi nourrir sa famille.

Il n’y a pas que les clients qui se préoccupent de cette situation. Les vendeurs s’interrogent également sur le coût de la vie et la baisse réelle de leur clientèle. Alimata Thiombiano, vendeuse, reconnaît «il est très difficile de faire des bénéfices par les temps qui courent». Elle dit acheter un sac d’oignon de 50 kilos à 50.000 F CFA (environ 76 euros).

«Cela fait plus de 30 ans que je vends des condiments au marché de Kalgondin. Je vends toutes sortes de condiments tels que la pâte de tomate, la pâte d’arachide, l’oignon... Actuellement, le marché est morose et les condiments sont moins rentables», confie-t-elle.

Mariam Tiendrébéogo, une autre vendeuse, est toute confuse. Que des pertes enregistrées depuis que les produits se sont raréfiés. «Je vends oignon, aubergine, poivron.. que je me procure auprès des villages environnants. Actuellement, je peine à faire des bénéfices. Souvent, les produits pourrissent, nous sommes alors obligés de les jeter», regrette-t-elle.

La plupart d’entre elles estiment que la hausse des prix des produits est due au coût élevé des engrais et du transport de marchandises. Elles souhaitent le retour de la paix et de la sécurité, pour permettre aux producteurs de regagner leurs champs.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 28/06/2024 à 15h37