Le Burkina Faso veut rendre obligatoire le port du casque pour les conducteurs des deux-roues et annonce des contrôles dès janvier 2025. Depuis l’annonce de la mesure par les autorités, des voix se lèvent pour la soutenir ou la dénoncer.
«C’est une bonne initiative et j’invite les populations à respecter la mesure. Certes, les temps sont difficiles, mais nos vies en dépendent. Porter un casque peut nous sauver des vies», estime Awusse Gafa Comlan, un motocycliste.
Bien que la réglementation soit en vigueur depuis 1978, beaucoup d’usagers restent réticents. Pour Ivan Kafando, citoyen de Ouagadougou, le gouvernement doit faire davantage pour sensibiliser les usagers et les vendeurs de motocyclettes avant de passer à la répression.
Et les autorités ont de quoi sévir: sur les 7.000 accidents enregistrés en 2019 par la brigade nationale des sapeurs-pompiers, les engins à deux roues sont impliqués dans plus 6.700 cas, c’est-à-dire, la quasi totalité, selon l’observatoire des accidents dans la capitale. A cette date, le Burkina Faso comptait près de 3 millions de motocyclettes enregistrées à la direction générales des transports chargée des immatriculations.
«Beaucoup n’appliquent pas cette loi du casque, c’est le constat qu’on peut faire. La preuve, lorsque vous achetez votre engin, le vendeur ne vous propose pas de casque tant que vous n’en réclamez pas. Ce n’est pas normal», explique t-il.
Kelly Allado, un usager, estime pour sa part qu’il faudrait plus de fermeté de la part du gouvernement. «Reste à savoir si l’État va effectivement sévir, car ce n’est pas la première fois que ce débat refait surface. Je pense qu’il faut sévir pour que les usagers puissent se conformer à la loi», interpelle-t-il.
Sur la place du marché, les casques coûtent entre 7.000 et 30.000 FCFA. Des prix jugés élevés par certains usagers qui pointent du doigt la mauvaise foi des vendeurs.
«Un casque vous protège non seulement des accidents de la route, mais également de la poussière et du froid. Je pense que chaque citoyen devrait avoir son propre casque», explique Issa Bonkoungou, vendeur de casques.
Pour rappel, depuis 2005, les vendeurs et revendeurs des deux-roues sont tenus d’inclure le casque dans leurs ventes.