Au Cameroun, l’année scolaire a une durée de neuf mois segmentée en trois trimestres. Chaque trimestre se termine par les congés d’une durée de deux semaines, à l’exception du troisième trimestre qui se termine par les vacances de trois mois, c’est-à-dire de la fin du mois de juin au début du mois de septembre, date de la reprise des classes.
C’est durant cette longue période de trêve que les parents réussissent à déployer leurs enfants dans diverses activités tant en campagne que dans les grandes métropoles, le but étant de les introduire dans la vie active.
En campagne par exemple, l’occasion est généralement donnée à chaque enfant de mieux appréhender les us et coutumes de sa tribu d’origine. C’est ce qui a motivé le fonctionnaire Joseph Okala, rencontré au quartier Melen à Yaoundé. «Je veux que mes enfants connaissent leur origine, c’est pour cette raison que je les envoie dans mon village chaque année. Ils doivent maitriser leur langue maternelle et pratiquer l’agriculture pour produire certaines denrées alimentaires», a-t-il témoigné.
Pour d’autres parents, la majorité en fait, les enfants doivent contribuer à la réussite de leurs rentrées scolaires. La commerçante Tsanga Victorine le dit en ces termes. «Si j’envoie mes enfants en vacances ailleurs, comment je ferai pour la rentrée scolaire? La vie est devenue difficile. Mes huit enfants m’aident. Pendant les vacances, chacun d’eux fait un petit commerce selon son âge. Ainsi, certains vendent des prunes grillées, d’autres des mangues ou des cigarettes. Certains transportent de la marchandise dans une brouette dans le marché contre payement», a-t-elle déclaré.
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Ce déploiement des enfants dans les marchés pendant les vacances ne s’opère pas seulement à Yaoundé. Il est aussi connu dans les autres grandes villes du pays comme Douala, Bafoussam et Nkongsamba.
Le gouvernement et les organisations non gouvernement ont beau défendre les enfants contre cette pratique, mais rien n’a véritablement changé sur le terrain. Les enfants ont pourtant droit aux loisirs.