Cameroun: l’escroquerie à travers l’usurpation de titre prend de l’ampleur

Arrestation d'un faux commissaire au Cameroun.

Le 27/01/2024 à 10h30

VidéoLes titres de militaire, gendarme et policier sont de plus en plus usurpés dans les grandes villes au Cameroun. Il ne se passe plus une semaine sans que les forces de maintien de l’ordre ne mettent la main sur des individus sans foi ni loi qui arborent les équipements vestimentaires et insignes interdits à l’usage public. Entre malfrats et simples envieux, les citoyens s’indignent.

Le 9 janvier 2024, les forces de maintien de l’ordre ont mis la main sur un individu âgé d’environ 30 ans au quartier Olézoa à Yaoundé, qui portait avec une fierté apparente le treillis militaire national. Il a pu être démasqué après avoir commis une erreur en exécutant le salut militaire.

Bien des jours auparavant, un faux colonel de l’armée de terre était appréhendé dans la ville de Douala. L’homme, d’une quarantaine d’années, arnaquait régulièrement de pauvres citoyens dans les régions du littoral, de l’Ouest et du Sud-Ouest à qui il promettait des recrutements dans l’armée camerounaise.

Comment oublier ces autres cas d’usurpation de titre et de fonction de fonctionnaire de police ou des douanes, émanant de personnes sans foi ni loi mises heureusement hors d’état de nuire dans la ville de Bafoussam? Cette délinquance se révèle présente au Cameroun et les autorités administratives et judiciaires appellent à la vigilance des citoyens.

Dans l’opinion, il est clair que ces usurpateurs mettent à mal la sécurité des personnes et leurs biens, puisque nombre d’entre eux arborent des équipements vestimentaires et des insignes interdits à l’usage public pour faciliter les vols dans les domiciles, les banques et autres lieux de commerce. Sans oublier les très nombreux cas d’agressions physiques perpétrées au quotidien.

Il est également admis que certains usurpateurs, non violents, le font par simple envie d’arborer une tenue militaire ou d’agent de police, pour gagner l’estime des gens et faire l’intéressant dans leur entourage.

La loi est claire, notamment le Code pénal camerounais qui punit dans son article 216 toute personne reconnue coupable de cette infraction. Celle-ci risque un emprisonnement qui varie de six mois à cinq ans et de trois mois à deux ans selon qu’il s’agisse de l’usurpation de titre ou de l’usurpation de fonction. Ces peines privatives de liberté sont assorties d’une amende de 100.000 FCFA (152,45 euros) à 2.000.000 FCFA (3.049 euros).

De l’avis des citoyens, il est donc urgent de sévir.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 27/01/2024 à 10h30