Cameroun: l’inquiétante recrudescence des incendies dans les grandes villes du pays

Un incendie dans un quartier de Yaoundé.

Le 31/08/2025 à 11h48

VidéoLes incendies sont de plus en plus récurrents dans les grandes villes du Cameroun. De l’irresponsabilité dans les ménages à l’usage de matériel électrique bas de gamme, en passant par les coupures d’électricité, plusieurs causes sont à l’origine de ces accidents mettant en danger la vie des citoyens.

«Pin pon… pin pon… pin pon…», c’est là le son des avertisseurs des camions des sapeurs-pompiers qui se fraient un chemin pour rallier le lieu d’un sinistre avant qu’il ne soit trop tard.

Ces sirènes bruyantes accompagnées de gyrophares résonnent tellement fort que nul ne peut douter de ce qui se passe dans un coin de la ville, le déclenchement d’un sinistre de feu. Ces va-et-vient des camions se sont banalisés dans les grandes villes au Cameroun, notamment à Yaoundé, Douala et Bafoussam. Ce sont ces trois villes du pays qui détiennent jusqu’ici la palme d’or des incendies.

À Yaoundé et Douala par exemple, il est difficile de passer une semaine sans que la presse nationale ne fasse écho d’un incendie survenu dans un grand marché ou dans un quartier populeux.

À plusieurs reprises, le marché Mboppi de Douala, l’un des plus grands en Afrique centrale et le marché central de Yaoundé en ont été victimes sans que les causes réelles ne soient élucidées, comme témoigne Jules Watat, un commerçant: «Déjà trois fois au moins au cours de cette année 2025, notre secteur a été victime de graves incendies. Et aucune enquête n’a jusqu’ici déterminé avec exactitude les causes de ces incendies. Des fois, on parle des mauvais branchements électriques. Toujours est-il que nous perdons énormément de biens», a-t-il déclaré.

Cette hausse du nombre des incendies s’observe également dans plusieurs quartiers surpeuplés comme les quartiers Mokolo et Mvog Betsi à Yaoundé, où les équipes des sapeurs-pompiers sont intervenues il y a quelques jours évitant, de justesse, des pertes humaines.

Dans ces quartiers comme dans bien d’autres, les habitants accusent généralement la négligence de certains parents. Paul Awouda, un résident du quartier Etoa Méki, se confie: «Il y a certaines dames qui oublient des marmites au feu. D’autres oublient de fermer la bouteille de gaz après usage, sans oublier les parents qui envoient leurs enfants de neuf ans faire la cuisine sur les réchauds à gaz. Avec tout ceci, comment voulez-vous que nous soyons à l’abri des incendies?».

Mais chaque marché incendié, chaque foyer consumé rappelle la même vérité: rien n’est banal dans ces drames répétés. Tant que les causes resteront floues, tant que la négligence primera, les «pin pon» continueront de faire la Une des médias, à Yaoundé, Douala ou Bafoussam.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 31/08/2025 à 11h48