Pendant les fêtes de fin d’année, les espaces publics grouillaient de monde. Il était par exemple devenu très difficile de circuler librement dans les marchés sans se faire bousculer. Dans les ménages, ce sont les menus au gout alléchant qui étaient régulièrement sur les tables. Les enfants n’ont pas manqué de nouveaux vêtements, voyages dans les lieux touristiques et des jouets pour célébrer avec faste, la naissance de Jésus Christ. Toutes organisations qui nécessitaient beaucoup de ressources financières.
Les fêtes finies, place à la nouvelle vie, celle qui impose de nouvelles réalités. Les ressources ont tari, avec un lot des conséquences sur le maintien de l’équilibre dans les ménages. A Yaoundé comme partout au Cameroun, les citoyens qualifient cette période de janviose, c’est-à-dire une sorte de maladie des poches vides qui sévit à partir de 10 janvier et ce, jusqu’à la fin du mois de mars.
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Plusieurs personnes souffrent de la janviose dont les symptômes sont plus perceptibles auprès des petits commerçants. Isaac qui est un vendeur ambulant des sacs dans la ville de Yaoundé connait bien cette période, «Je suis vendeur depuis plus de 15 ans déjà et grâce à mon expérience, je sais déjà qu’à partir du 10 janvier de chaque année, l’argent se fait très rare. Donc, il y a très peu de clients», a-t-il déclaré. L’ambiance est morose dans presque tous les secteurs d’activité y compris dans les entreprises à capitaux publics et privés où les absences sont régulièrement signalées.
Dans les ménages, cette maladie des poches vides impose un nouveau mode de vie comme nous l’a avoué dame Dobou, mère de plusieurs enfants, «pendant les fêtes, on mangeait très bien. C’était régulièrement du poulet, des pommes de terre, de la viande du bœuf, des gros poissons, bref des bonnes choses. Actuellement, je ne peux pas vous mentir que c’est la banane malaxée aux arachides qui est devenue notre plat préféré.»
Pour certains observateurs, la janviose n’est que l’expression de la mauvaise gestion des ressources financières par de nombreux citoyens durant la période des fêtes. Ceux qui mangent sans penser au lendemain.