C’est la saison pluvieuse au Burkina Faso: prolifération de moustiques et routes impraticables, les Ouagalais mis à rude épreuve

Hivernage et assainissement à Ouagadougou.

Le 26/07/2023 à 10h53

VidéoLa saison pluvieuse est synonyme de voies d’accès impraticables menant aux quartiers périphériques. Les Ouagalais doivent également faire face à la prolifération de moustiques, vecteurs du paludisme. Immersion dans les eaux pluviales à Nagrin, un quartier de la capitale burkinabè.

Malgré les efforts d’assainissement, Ouagadougou, à l’instar de nombreuses grandes villes du continent, reste confrontée au problème de drainage des eaux pluviales. Cela se traduit par plusieurs phénomènes saisonniers au nombre desquels l’impraticabilité accrue des voies d’accès aux quartiers de la périphérie.

Nagrin, un quartier situé dans l’arrondissement 7 de la capitale, n’est pas épargné par ce phénomène. Il est environ 9 heures, mercredi 19 juillet 2023, lorsque Raoul Dabiré, un habitant, tente de traverser le ruissellement de l’eau causé par la dernière pluie tombée peu avant.

«L’eau monte jusqu’aux concessions là bas. Parfois, nous devons rester sur les pentes, ici, et attendre que le niveau de l’eau baisse. ça c’est quand on est pas pressé. Sinon, il faudra faire un grand détour», explique Raoul.

Les premières pluies sont tombées depuis plusieurs semaines. Les effets s’aggravent au point où certains habitants optent pour des moyens de déplacement plus pratiques. C’est le cas pour M. Kaboré.

«Vous voyez qu’on est obligé de garer les véhicules pour rouler à moto. Lorsqu’il pleut, la route devient impraticable et c’est difficile. Si les autorités peuvent nous venir en aide, ça serait bien. Parce que c’est une voie principale et que presque tout le monde passe par là», appelle Ali Kaboré.

Outre le mauvais état des voies d’accès, les problèmes de drainage des eaux pluviales sont à l’origine d’un autre phénomène, notamment l’augmentation des nids de moustiques vecteurs du paludisme. Il y a urgence pour Pascal Traoré, un riverain.

«Individuellement, chacun de nous doit faire quelque chose à son propre niveau. Prenons un exemple, s’il y a un trou devant ta porte, le minimum que l’on puisse faire, c’est de le boucher. Si chacun doit attendre l’autorité, nous n’y parviendrons pas», craint-il.

Ce phénomène concerne également certains quartiers huppés de la capitale. En effet, il est difficile pour les autorités d’anticiper la saison des pluies. Des associations s’efforcent, avec des moyens de fortune, de créer des canalisations ou de les déboucher. Malheureusement, ces actions n’ont que des impacts de courte durée.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 26/07/2023 à 10h53