Comment les salariés ivoiriens arrivent à boucler leurs fins de mois

Des travailleurs abidjanais.

Le 25/09/2023 à 14h23

VidéoLa fin du mois peut être une période stressante pour de nombreux salariés. Entre les frais de transport, les dépenses inattendues, l’inflation... la gestion des revenus est une entreprise compliquée.

Les salaires insuffisants est un sujet qui suscite des préoccupations croissantes. Alors que l’économie ivoirienne connaît une croissance soutenue depuis des années, de nombreux travailleurs se retrouvent encore à lutter pour pouvoir joindre les deux bouts à chaque fin du mois. Cette situation met en lumière des inégalités salariales profondes et soulève bien de questions.

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation notamment la cherté de la vie, les problèmes de planification, le fait de vivre au-dessus des moyens… De nombreuses personnes ont des salaires qui ne couvrent pas leurs besoins de base, ce qui rend difficile la gestion des dépenses quotidiennes, comme le logement, la nourriture et l’éducation.

«Lorsqu’on fait le bilan avant la fin du mois, on se retrouve à sec. Les factures charges absorbent tout le salaires», déplore Kouassi Serge, employé dans une société de transport.

L’une des premières étapes pour boucler le mois est une planification budgétaire minutieuse. De nombreux salariés en Côte d’Ivoire établissent un budget mensuel qui inclut leurs revenus fixes, tels que le salaire, et leurs dépenses incontournables, notamment le loyer, l’électricité et l’eau. Cette budgétisation permet de garder une trace précise de l’argent qui entre et qui sort, aidant ainsi à éviter les dépenses inutiles.

A côté, il y a l’éducation financière qui est également un volet très important à souligner. Comprendre comment gérer les finances, épargner et investir est à coup sûr le moyen le plus efficace.

«D’aucuns affirmeront que le salaire ne suffira pas pour subvenir aux besoins du mois. Cependant le problème n’est pas le salaire. Il se trouve au niveau du salarié lui-même car à la vérité, c’est lui qui est à la charge de la gestion de son salaire. C’est pourquoi il est important d’avoir une éducation financière (…)», explique Coulibaly Fabrice, expert en gestion des finances.

Outre l’éducation, l’épargne est l’une des pratiques courantes employées par les travailleurs ivoiriens. Beaucoup allouent une partie de leur salaire à une épargne mensuelle. Cette épargne peut servir de filet de sécurité en cas de dépenses imprévues ou être utilisée pour réaliser des projets à long terme. C’est le cas de Kossonou Kevin, informaticien, «la gestion de son salaire requiert une sérieuse organisation. C’est pourquoi je me suis fixé un objectif: épargner 10 % de mon salaire chaque mois peu importe la situation de sorte à ce que je puis utiliser cette épargne en cas de nécessité».

Boucler la fin du mois peut être un défi pour de nombreux salariés ivoiriens, cependant en mettant en applications certaines stratégies telles que la budgétisation intelligente, l’épargne, la diversification des sources de revenus et l’adoption de programmes sociaux, ils parviendront à faire face aux défis financiers. L’éducation financière joue également un rôle crucial en permettant aux travailleurs d’acquérir les compétences nécessaires pour gérer leurs finances de manière responsable et efficace.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 25/09/2023 à 14h23